Rapport Smile ID : l’IA augmente la fraude biométrique en Afrique

Ce document indique que la montée en puissance des usurpations d’identités synthétiques est due à l’essor de cette nouvelle technologie.
La fraude à l’identité numérique prend une ampleur inquiétante sur le continent africain, selon le Rapport 2025 sur la fraude à l’identité numérique en Afrique, publié le 29 janvier 2025 par Smile ID. Ce document met en évidence la montée en puissance de la fraude par identité synthétique. Cette technique sophistiquée consiste à créer de fausses identités en mélangeant des données réelles et fictives. Le rapport révèle que, grâce à des outils tels que l’intelligence artificielle générative et les deepfakes, les fraudeurs exploitent les vulnérabilités des plateformes fintech et des écosystèmes numériques.
Des menaces en pleine mutation
D’après les conclusions du rapport, l’adoption massive des technologies biométriques a permis de réduire le taux global de fraude à 25 % en 2024 lors des vérifications KYC (Know Your Customer). Toutefois, de nouvelles stratégies émergent pour contourner ces dispositifs de sécurité. Parmi elles, L’« identity farming », une technique où des fraudeurs créent des centaines de comptes fictifs pour masquer des transactions illégales.
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Ce phénomène touche particulièrement les plateformes fintech dont les protocoles KYC sont encore faibles, les prises de contrôle de comptes avec l’aide d’initiés. Il est à constater que certaines fraudes sont facilitées par des employés qui vendent des accès ou des informations sensibles à des cybercriminels. On peut ausis évoquer la falsification avancée de documents. En Afrique de l’Est, où les documents physiques sont encore largement utilisés, cette méthode reste l’un des modes de fraude les plus courants.
Des disparités régionales marquées
S’appuyant sur plus de 110 millions de vérifications d’identité effectuées en 2024, le rapport met en lumière des disparités régionales marquées dans les techniques de fraude numérique. « L’Afrique de l’Ouest se distingue comme l’épicentre de la fraude biométrique, avec une recrudescence des falsifications d’empreintes digitales et de reconnaissance faciale », précise le document.
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Le rapport mentionne également que l’Afrique de l’Est enregistre le plus grand nombre de fraudes documentaires, en raison d’une forte dépendance aux papiers d’identité physiques, souvent falsifiés. Quant à l’Afrique centrale et australe, elles sont confrontées à un phénomène hybride qui combine usurpation d’identité, exploitation des failles KYC et falsification de documents.
Une coopération renforcée
Le rapport insiste sur la nécessité d’une coopération étroite entre les entreprises, les gouvernements et les fournisseurs de technologies pour renforcer la sécurité numérique en Afrique. « La lutte contre la fraude numérique passe par un travail concerté entre ces acteurs, afin de garantir des systèmes plus sûrs et résilients », souligne le document. Il recommande notamment un renforcement des protocoles de vérification d’identité, en intégrant des outils biométriques plus avancés. De plus, une modernisation des réglementations KYC est essentielle pour combler les failles exploitées par les fraudeurs et assurer une identification plus fiable.
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Le rapport met surtout l’accent sur l’importance d’un investissement accru dans l’intelligence artificielle et l’analyse comportementale. En effet, il révèle que ces technologies doivent être au cœur des stratégies de sécurité pour détecter les schémas de fraude en temps réel et anticiper les attaques. Alors que la digitalisation s’accélère sur le continent, les experts alertent sur la nécessité de rester en avance sur les cybercriminels afin de garantir des services en ligne sécurisés et fiables.
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