Misse Bebe Ingrid : “il faut valoriser les personnes vivant avec un handicap”

La coordonnatrice de Synergie handicap entend, à travers la Semaine camerounaise de l’handicapé, améliorer les conditions de vie de ces personnes.

Par Blaise Djouokep

Vous organisez une semaine d’activités en l’honneur de la personne handicapée. Qu’est-ce qui justifie cette initiative?

J’ai fait un constat selon lequel les personnes en situation de handicap au Cameroun sont comme des personnes mortes. On a l’impression qu’elles ne servent plus à rien, qu’elles ne valent pas grand-chose. Ce sont ces personnes qui mendient dans les rues. J’ai décidé qu’on devait arrêter de stigmatiser le handicape. C’est pourquoi on a décidé de faire cet évènement. Une vingtaine d’associations de handicapés y prennent part.

L’objectif de la semaine du handicape est de travailler à faire évoluer les conditions de vie et sociales de la personne handicapée dans notre société. Durant cette semaine, nous voulons juste sortir des préjugés, des tabous qui sont portés autour du handicap et dire à la société que le handicap n’est pas une fatalité, que nous devons tous travailler ensemble pour pouvoir aider les personnes en situation de handicap à s’inclure dans notre société.

Quelles sont les articulations qui vont meubler cette semaine?

Le programme commencera à partir de mercredi. Il y aura une campagne sanitaire le mercredi, 06 juin. Une campagne sanitaire est prévue les 6 et 7 juillet de 9h à 18h, avec des psychologies, dentistes, ophtalmologues, gynécologues, kinésithérapeutes, pédiatres, ergothérapeutes, généralistes. Le jeudi 7 juillet au soir, suivra un diner-débat sous le thème « Prise en compte effective du facteur handicape dans les Ctd », en présence des élus locaux, et des autorités administratives. Une foire entrepreneuriale et un diner débat avec les maires des communes d’arrondissements, le maire de la ville de Douala, et les autorités administratives est également prévue. Vendredi, une conférence thématique sur le thème Handicape et inclusion sera organisée à partir de 9h. Samedi, suivra une foire entrepreneuriale, ainsi qu’une soirée récréative avec défilé de mode. Dimanche, une cellule d’écoute psychologique sera mise sur pied avec des psychologues, des sophrologues et autres thérapeutes, afin d’écouter et consulter gratuitement les personnes handicapées, ainsi que leurs familles et proches.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’organisation de cet évènement?

Nous sommes allés vers l’Etat qui nous a accompagnés comme il a pu. Ce qui m’a choqué, ce sont les entreprises. Ce sont elles qui embauchent les gens au quotidien. C’est avec elles qu’il y a des contrats d’assurance maladie. Et les accidents, on peut les avoir au travail comme à l’extérieur. Alors, quand on va vers elles et qu’aucune ne répond positif, cela veut dire qu’il y a un problème. La population est laissée à l’abandon. Pourtant, cet évènement me permet de faire un constat de la situation des handicapés au Cameroun et faire un premier pas vers la lutte contre leur situation.