Dette intérieure : le Cameroun doit 3663 milliards aux opérateurs économiques

La caisse autonome d’amortissement tire la sonnette d’alerte et s’inquiète de cette augmentation de 169 milliards de Fcfa par rapport à la même période l’an passé.

La CAA a publié un rapport de conjoncture dans lequel il est mentionné que la dette intérieure du Cameroun envers les investisseurs à la fin du premier trimestre 2024 s’élève à 3663 milliards de Fcfa. Cette donnée marque une augmentation de 169 milliards de Fcfa par rapport à la même période de l’année précédente. Le gestionnaire de la dette publique exprime son inquiétude quant au taux élevé d’endettement auprès des opérateurs économiques.

Investissement dans le domaine de l’agroalimentaire

Cet endettement intérieur fragilise la productivité du pays. Toutefois, si, le Cameroun veut renforcer son économie, il est judicieux qu’il actionne les leviers de son développement. « Il faut élargir les recettes fiscales. La nécessité c’est que le budget grandisse. Et quand le budget grandit, ça nous évite le levier qui voudrait que nous soyons une économie non productive », affirme le Dr Julien ONGUENE ATEBA, logisticien des transports et chercheur associé à l’université de Yaoundé II Soa interrogé par la CRTV. Il rajoute « Quand vous produisez ça vous évite l’accès à l’endettement. La preuve, le Cameroun est entrain de découvrir qu’il a une richesse minière. Il faut donc enclencher l’industrie minière. La richesse qui est la nôtre peut aussi être au niveau de la production agricole. Le Cameroun peut être un éminent pétrolier. Il suffit simplement de construire deux ou trois raffineries. Cette action va permettre au pays de transformer son pétrole et son budget pourra atteindre les 15 000 milliards de Fcfa »

« Il suffit simplement de construire deux ou trois raffineries. Cette action va permettre au pays de transformer son pétrole et son budget pourra atteindre les 15 000 milliards de Fcfa». Dr Julien ONGUENE ATEBA

Dans le but de motiver les pays à accroitre leur économie afin de devenir autonome, la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) continue à accompagner les économies de la CEMAC dans leurs transformations structurelles. « Le Cameroun c’est la locomotive de la sous-région. Son économie pèse grâce à la diversification et grâce aussi aux stratégies import-substitution et le soutien du secteur privé », déclare Yvon SANA BANGUI, le gouverneur de la BEAC au journal de 13h de la CRTV Radio ce mardi 16 juillet 2024 avant de rajouter : « en ce qui concerne la BEAC, je m’engage aujourd’hui avec le personnel pour continuer à promouvoir le développent économique et à relever tous les défis qui s’impose en vue d’une prospérité partagée de l’ensemble de la population de la CEMAC ».

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Selon ce rapport de la CAA, la dette contractée par le Cameroun, première économie de la sous-région, sur le marché des titres de la CEMAC durant les trois premiers mois de 2024 a atteint 1865 milliards de Fcfa, contre 1561 milliards en 2023. La Banque mondiale indique que si les tendances actuelles se poursuivent, le taux d’extrême pauvreté pourrait grimper à 25,096 %, affectant près de 8 millions de Camerounais d’ici 2026. Sur le plan fiscal, le Cameroun a triplé ses recettes en 13 ans grâce à l’élargissement de l’assiette fiscale. Le Fonds monétaire international prévoit que la dette publique, estimée à 39 % du produit intérieur brut en 2024, devrait progressivement diminuer à 34,1 % d’ici 2028 après une analyse de la situation du Cameroun.