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Crise Anglophone : vers une meilleure protection des victimes et des témoins

Les magistrats et avocats de la région du Sud-ouest et du Littoral sont outillés sur la question depuis ce mardi 11 octobre 2022 à Douala.

Par Armelle Sitchoma

6 ans déjà que la crise sévit dans les régions anglophone du Cameroun. Selon Human Rights Watch, depuis fin 2016, au moins 4 000 civils ont été tués dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. 712.000 personnes sont également déplacées à l’intérieur du pays. Cette crise entraine avec elle, plusieurs exactions et la liste des victimes ne cesse de s’allonger. « Sur le terrain, vous découvrez que les victimes sont vraiment traumatisées et parfois, elles ne disent pas vraiment ce qu’elles pensent. Parfois, lorsqu’elles sont devant des policiers, elles sont contraintes de ne pas dire ce qui s’est passé sur le terrain. Elles ont peur de mentionner d’où viennent les violations de peur des représailles. Il est difficile de recueillir même les informations légitimes », témoigne maître Aba Nelson, Avocat.

Dans les procès au pénal, les droits des accusés sont souvent au centre des préoccupations des législateurs, praticiens et défenseurs des droits de l’homme. Pourtant, pour que justice soit pleinement rendue, la victime ou le témoin qui n’est pas partie au procès, mérite également une protection. Particulièrement dans les contextes de crise où des considérations l’ordre public ont tendance à être au centre des préoccupations. C’est pour pallier le problème, que s’est ouvert, ce mardi 11 octobre 2022 à Douala, un atelier de renforcement des capacités de 22 Magistrats et 8 Avocats venus de la région du Sud-Ouest et de Douala. Durant deux jours, ils sont outillés sur le cadre juridique et institutionnel de protection des droits des victimes en matière de processus pénale.

Des magistrats et avocats outillés

«La loi Camerounaise protège suffisamment le droit des accusés mais qu’en est-il des droits des victimes ? Une victime de viol ne peut par exemple pas être à l’aise pour témoigner lors d’une audience publique. Il est question de créer une ambiance conviviale pour que les victimes fragiles comme les femmes et les enfants puissent s’exprimer pour qu’une justice équitable soit rendue», révèle Eware Ashu, procureur de la République près le Tribunal de première Instance de Mamfe.

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L’atelier qui se referme ce mercredi a été ouvert par le Procureur général, près la Cour d’Appel du Littoral, représentant du ministre de la Justice, garde des sceaux.  Il est co-organisé par ledit ministère avec l’appui technique du Centre des Nations Unies pour la démocratie pour la région de l’Afrique centrale. Il est question d’encourager le partage d’expériences et de promouvoir les bonnes pratiques en matière de protection des victimes, question d’aider les victimes et les témoins à témoigner sans crainte de menaces ou de représailles. Et ainsi, améliorer l’administration de la justice conformément à la Stratégie nationale de Développement du Cameroun à l’horizon 2030 visant le respect des droits de tout un chacun.

 

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