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Santé : le Cameroun lutte contre la fistule obstétricale

Ce mal résulte d’un travail prolongé sans assistance médicale adéquate et entraîne une incontinence urinaire et/ou fécale et représente l’une des complications les plus graves et dangereuses qui peut survenir lors d’un accouchement.

Selon une enquête réalisée au Cameroun en 2014, la prévalence de la fistule obstétricale est estimée à 21 000 cas, avec environ 2 000 nouveaux cas chaque année. La campagne « Eliminer la Fistule », ou « End Fistula» qui va se dérouler du 21 mai au 20 juin 2024 vise à redonner le sourire aux femmes et des filles touchées par la fistule obstétricale. Cette campagne de solidarité nationale est lancée par le gouvernement, avec le soutien de la Banque Islamique de Développement (BID) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).

L’opération est placée sous le thème « rompre le cycle : prévenir la fistule dans le monde ». Elle vise à éliminer cette maladie d’ici 2028 au Cameroun. La fistule obstétricale se caractérise par une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum. Cela résulte d’un travail prolongé sans assistance médicale adéquate et entraîne une incontinence urinaire et/ou fécale. C’est une maladie qui peut entrainer des problèmes de santé chroniques à long terme.

Femmes opérées en 2021

La plupart des femmes touchées sont jeunes et issues de milieux défavorisés. Outre les difficultés financières pour accéder aux soins médicaux, elles subissent la stigmatisation, la violence et d’autres pratiques culturelles préjudiciables, qui les poussent parfois à s’isoler. Pour ces femmes, la fistule obstétricale représente une destruction totale de leur vie, sur les plans physique, économique, social et émotionnel. Lancée au Cameroun depuis 2003, cette campagne vise à améliorer la connaissance des populations en ce qui concerne la fistule obstétricale et former sur les équipes techniques pour assurer la prise en charge médicale, psychosociale et la réintégration socio-professionnelle des femmes et filles vivant avec la maladie.

A travers cette opération, l’Etat veut former des équipes techniques pour assurer la prise en charge médicale, psychosociale et la réintégration socio-professionnelle des malades. Fournir les kits de dignité aux femmes et filles survivant avec la fistule obstétricale est l’une des priorités de cette campagne. Une autre activité prévue, c’est de faire un plaidoyer auprès des autorités administratives, religieuses, traditionnelles, politiques et opérateurs économiques pour mettre fin à la fistule obstétricale.

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Depuis le début de cette opération au Cameroun, le pays a pu réaliser en moyenne 200 opérations chirurgicales gratuites de fistule obstétricale par an. Une campagne de solidarité nationale et une mobilisation des ressources ont été organisées. Un réseau de soins obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU) inter-reliant 150 formations sanitaires est présent sur le territoire et se charge des cas recensés. 16 équipes complètes d’opération chirurgicale et de prise en charge holistique. Le gouvernement a aussi mis en place le « Centre Espoir retrouvé » au sein de l’hôpital Protestant Norvégien de Ngaoundéré comme pôle d’excellence pour la prise en charge des cas de fistule obstétricale en Afrique Centrale.

Une évaluation des besoins financiers pour une prise en charge holistique de la fistule obstétricale, menée par le Bureau Régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, estime qu’il faudrait environ 2,5 milliards de francs CFA pour traiter tous les cas de fistule obstétricale estimés au Cameroun.

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