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Minsep/Fecafoot : l’urgence de mettre fin à l’impasse

Le spectacle affligeant  auquel l’on a assisté en guise de rencontre entre les envoyés de la tutelle ministérielle et la fédération camerounaise de football laisse surtout entrevoir la nécessité de trouver une solution définitive à cette crise.

Les images de ce qui devait être une rencontre entre la fédération camerounaise de football et Marc BRYS, le nouvel entraineur des Lions Indomptables a viré à un pugilat d’une bassesse affligeante. Convoqué à la fédération dans un contexte déjà tendu fait de rebondissements, le nouveau coach débarque à Tsinga flanqué du staff nommé par le Minsep ainsi que de quelques cadres du ministère des sports dont Cyrille TOLLO, le truculent conseiller technique numéro 2.

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D’entrée de jeu à leur arrivée à la fédération, l’accès leur est interdit et le ton monte. Cyrille Tollo demande à entrer en précisant « Je suis envoyé par le ministre”. Étienne TAMO, le chef du protocole de le Fecafoot de retorquer : “Je réponds du président de la Fecafoot”. Cyrille TOLLO de rajouter à l’attention du public présent, ” Il n y’ a qu’un seul staff qui existe à la tête des Lions Indomptables. C’est le staff de M Brys et de ses collaborateurs nommés par le Chef de l’Etat. Il n’ya pas un autre. Il n’y en n’aura pas un autre. Il faut que le message soit clair.”

Plus tard Samuel ETO’O, président de la Fecafoot fera rentrer tout le monde mais là encore point de répit. Dans un échange qui fait le tour de la toile on entend Eto’o dire, très en colère. « Ici vous n’avez pas parole. Quand je viens au ministère, je vous respecte. Ici, je suis le seul patron ». TOLLO de rétorquer, « Je vous interdis de me parler sur ce ton ».

Finalement le Conseiller technique au Minsep sera expulsé de la Fecafoot sous ordre de son président. A ce moment-là Marc BRYS decide de quitter lui aussi les lieux à la demande de l’envoyé du Minsep. L’échange est tout aussi houleux et même parfois discourtois.

A quand la fin de ce feuilleton

Au-delà des clans sur internet et au sein de l’opinion qui est très divisée depuis le début de ce bras de fer entre les deux institutions, l’image honteuse et pathétique renvoyée aujourd’hui par ces personnalités ne fait l’ombre d’aucun doute.

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi n’y a t-il pas eu plus d’arbitrage ou une décision ferme ? La seule tentative est celle de la rencontre du 30 avril dernier en présence du Premier ministre Joseph Dion NGUTE. Peu d’informations ont fuité mais les confrères de Magic FM ont fait savoir qu’il a été « demandé à Samuel Eto’o de procéder à la signature des différents membres du staff technique au plus tard le vendredi suivant et de mettre à disposition de Marc Brys et son staff tous les moyens nécessaires pour un environnement de travail apaisé ». Depuis plus rien. Au contraire Samuel ETO’O a nommé son staff et bien qu’ayant intégré Marc BRYS, on est toujours loin d’une sortie de crise. Depuis l’opinion vit au rythme de nombreux rebondissements dont l’échange violent de ce jour est le point culminant et presque inévitable d’une situation déjà très tendue.

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Les nombreuses réactions de camerounais montrent bien que l’opinion est fatiguée. « Le pays est dans la rue » ; « plus personne ne respecte plus rien » sont autant de réactions recueillies. Les mots qui reviennent « pathétique », « honteux ». Etc…

Bien malin qui peut dire quel staff sera assis au banc des Lions Indomptables dans une semaine face au cap vert, surtout que celui nommé par Samuel ETO’O a été réhabilité par la chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) cette nuit.
En attendant la suite, la Fecafoot, dans un communiqué publié ce 28 mai au soir, annonce une reunion d’urgence de son comité exécutif en vue de “prendre les décisions qui s’imposent”.

Vivement la fin de ce spectacle qui n’honore pas le football camerounais et ne participe pas à instaurer une quelconque sérénité dans la tanière, condition indispensable pour d’éventuelles victoires.

L’intégralité de la conversation entre Samuel ETO’O et Marc BRYS/Cyrille TOLLO

Eto’o : « Respectez-nous ! »
Tollo : « Mais je vous respecte ! »
Eto’o : « Maintenant, je peux travailler avec mes collaborateurs. »
Tollo : « Vous ne travaillez pas avec vos collaborateurs. J’ai une instruction du ministre ! »
Plus tard, il dégagera carrément Tollo. « Ici, vous n’avez pas la parole. Quand je viens au ministère, je vous respecte, ici je suis le seul patron ! C’est la dernière fois, Monsieur Tollo ! Appelez la sécurité. Vous le mettez dehors ! » Le tout dit sur un ton d’une rare violence, dans un face-à-face à la limite de l’affrontement physique.
À un moment, Eto’o se rend aussi dans la pièce où se trouve Brys. « Vous allez bien ? », demande le président.
Brys : « Très bien, merci beaucoup ».
Il veut que le Belge reste pour parler de la suite alors qu’il veut rejoindre la délégation ministérielle.
Eto’o : « Je vous prie monsieur le sélectionneur, soit vous restez, soit… » Puis d’un seul coup : « Ne touchez pas ! » Brys a eu le malheur de poser sa main sur son épaule…
Brys : « Pourquoi tu parles comme ça ? »
Eto’o : « Je suis le président, monsieur le sélectionneur. »
Brys : « Je suis entraîneur… »
Eto’o n’accepte guère la remarque et s’irrite : « Vous êtes entraîneur car je vous ai nommé, ce n’est pas quelqu’un d’autre qui vous a nommé. Vous avez fait beaucoup de manquements. Je vous prie de rester dans cette réunion car si vous ne restez pas… »
Brys : « Ça fait deux mois que je suis ici, où étais-tu ? »
Eto’o : « Je suis le président. La seule personne qui fait la politique au Cameroun, c’est le président (Paul) Biya. Vous ne décidez pas. C’est moi le président de la Fédé. Et vous ne me parlez pas comme ça ! Moi aussi, j’ai été entraîneur ! Et en tant que footballeur, vous ne pouvez jamais me parler ! Vous vous asseyez et on travaille. Arrêtez un peu ce bordel ! Vous pensez que je peux faire ça en Belgique. J’ai été entraîneur. »
Brys, ironique : « Oui, trois semaines… »
Eto’o : « Et j’ai été un très très grand joueur ! »
Brys : « Félicitations ! »
Eto’o : « Et si vous partez, vous ne reviendrez plus. » Et Le Belge de s’en aller.