Grève à la CICAM : les ouvriers réclament leur dû
Ils protestent pour obtenir deux mois de salaires et la reprise des activités dans les usines.
Anifa MFOUSSIE, stagiaire
Les employés de la CICAM (Cotonnière Industrielle du Cameroun) ont manifesté massivement le mardi 16 juillet 2024 devant le bureau du gouverneur à Bonanjo. Ils réclament deux mois de salaires impayés. Armés de pancartes et de cris de détresse, ils ont exprimé leur frustration après avoir sollicité sans succès diverses autorités de la ville.
Bien que l’État ait pris en charge 11 mois de salaires impayés, les employés se retrouvent de nouveau sans rémunération. Jérémie KOTO déclare que « Le directeur général de la CICAM, Édouard ABADA EBAH, n’a pas tenu ses promesses de régularité des paiements ». N’ayant pas pu rencontrer le gouverneur, en congé, les manifestants ont été reçus par le sous-préfet de Douala 1er, qui a pris note de leurs doléances. Il s’est engagé à les transmettre au préfet. Daniel YAKA, employé depuis 40 ans, explique que « la situation s’est aggravée depuis l’arrivée de la nouvelle direction en 2017 et attribue la responsabilité de leurs problèmes à leur directeur absent et déconnecté ».
Henri Simon ABOUYA, employé depuis 2007, a souligné que « la production des tissus CICAM a été externalisée en Inde depuis 9 mois, laissant les usines locales inactives. Les seuls à qui la situation profite sont le directeur général et le directeur commercial en charge des commandes extérieur ». Cette inactivité a entraîné des conséquences graves, comme l’expulsion de certains employés de leurs logements et des difficultés à se nourrir correctement. EKOULE NDENE, imprimeur à la CICAM évoque « la mort de deux collègues faute de soins et la séparation de plusieurs ménages car le chef de famille est incapable d’assurer ses responsabilité ».
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Les employés expriment un fort désir de reprendre le travail et de recevoir leurs salaires régulièrement. Ils espèrent que les usines rouvriront bientôt pour que les Camerounais puissent de nouveau porter les tissus produits localement.
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