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Expropriations à Dikolo: la colère gronde à Bali

Ce jeudi 26 mai 2022, les populations venues de plusieurs cantons de Douala ont bravé les intimidations de la police pour manifester leur mécontentement à la suite des casses de leurs habitations.

« Il se dit que le peuple Sawa est timoré. Ne peut pas se lever pour une cause. Nous allons leur montrer que trop c’est trop ». C’est par ces mots que les leaders ayant pris part à la conférence de presse du 25 mai annonçait la manifestation de ce jeudi 26.

Achille Kotto, fils du canton Bell prenant la parole pour le compte des victimes d’ajouter « Nous avons déjà beaucoup parlé, l’heure est à l’action ». Chose promise, chose faite. Pendant près de trois heures ils vont se mobiliser dans un premier temps et vont marcher pendant plus d’une heure dans les rues de Bali.

Conférence de presse sur les casses de Dikolo, 25 mai 2022

Ce jeudi matin rien n’était pourtant gagné. A notre arrivée sur le lieu des démolitions vers 10h, pour honorer à un rendez-vous pris la veille, on peut constater une forte mobilisation policière. Contacté, le patriarche Valère Epée qui est vent debout depuis les démolitions de Dikolo fait savoir que « la manifestation est annulée et que l’ordre serait venu de Yaoundé ce matin».

Jeudi matin, un message d’annulation de la manifestation est effectivement envoyé dans certains groupes WhatsApp pour informer les populations concernées. Rien n’y fait, elles ne l’entendent pas de cette oreille.

Il se passe qu’après la conférence de presse du mercredi 25 mai 2022,  Valère Epée est convoqué à la police pour connaitre des détails de la manifestation annoncée le lendemain. A ce moment la police ne donne pas l’impression que la manifestation est interdite.

Jeudi matin elle décide de barricader toutes les entrées qui donnent sur le site déguerpi à Dikolo.

Aux environs de 13h, les premières personnes commencent à arriver sur le lieu du rassemblement. Dans l’impossibilité de rejoindre le lieu exact, elles vont se rassembler devant l’église Dipita de Bali de l’union des églises baptistes du Cameroun. Pendant une heure, on s’observe. On se défie aussi.  La police rappelle de temps en temps que les manifestations ne doivent pas déborder sur la chaussée. Elle donne même des délais pour que la foule se disperse. Rien n’y fait. Elle se rapproche menaçante mais la foule répond en levant des mains et par des chants de ralliement, religieux ou encore en entonnant  l’hymne nationale. Les pourparlers engagés entre certains responsables Sawa et la police n’empêchent pas la population d’entamer une marche. Pendant une heure elle va battre le pavé dans les rues de Bali. Des pancartes laissent entrevoir les messages comme « Non aux expropriations des terres des peuples Sawa » ou encore « pour rien au monde nous ne saurions nous résigner à abandonner cette terre sacrée que nous avons hérité de nos père ».

La marche prend fin par quelques discours. La patriarche Valère Epée revient un peu sur le malentendu en début de journée et explique pourquoi cette mobilisation est nécessaire avant de lancer des messages de ralliements.

Elle scande aussi des messages de colère et de détermination. La police quant à elle se contentera d’encadrer la marche qui va prendre fin aux environs de 16h. Un autre rassemblement est d’ailleurs annoncé pour ce samedi 28 mai dès 10h à la salle des fêtes d’Akwa.

 

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