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Affaire Dikolo : première victoire de rang pour les victimes

Le tribunal administratif a annulé la déclaration d’utilité publique sur la base de laquelle ces familles avaient été expropriées. Leurs avocats souhaitent désormais qu’elles soient indemnisées.

Sur le site de Dikolo au quartier Bali dans l’après midi du Jeudi 25 mai, quelques victimes laissent exploser leur joie. Ces hommes et femmes chantent, et esquissent quelques pas de danse. C’est que, les conseils des familles expropriées sur le site de Dikolo/Bali pour cause d’Utilité publique viennent de remporter une première victoire. Le tribunal administratif leur a donné raison, suite au recours par eux introduit dans ce tribunal. Un an et une semaine après les démolitions qui ont abouti à l’expropriation de plus de 200 familles sur ce site, le tribunal administratif a annulé, ce jeudi, 25 mai 2023, la déclaration d’utilité publique qui avait permis l’expropriation de ces familles. Une décision qui rend illégales les destructions. Peu après ce délibéré rendu par les juges du tribunal administratif siégeant en collégialité, les victimes et les avocats membres du collectif qui assure la défense de ces familles n’ont pas caché leur joie.

« Je suis dans la joie de vous annoncer que le recours introduit par Me Oum, en annulation de la DUP vient d’avoir gain de cause au tribunal administratif. Le juge en délibéré a prononcé l’annulation de la DUP. Rendons grâce à Dieu. Justice pour tous les Dikolois. Et merci à tous les soutiens qui œuvrent pour notre victoire commune, y compris les médias. Nous souhaitons aussi que les titres fonciers qu’on a posé sur nos titres fonciers soient annulés », lâche le porte-parole des familles déguerpies, Patrick MOUDISSA. La nouvelle est confirmée par les avocats du collectif, qui, en attendant la notification officielle qui leur sera faite, confirment la nouvelle. « A l’issue de ses délibérations, le ministère public a été entendu en ses réquisitions. Cela signifie que le parquet représentant la société a aussi été entendu et ses recommandations ont été prises en compte », note Me MPACKO, qui n’a cessé de rappeler depuis le début de cette affaire qu’il y allait de la crédibilité de l’Etat du Cameroun que de rétablir ces populations dans leur droit. L’avocate salue par ailleurs la présidente du tribunal administratif qui a dit le droit. « Le tribunal administratif reconnaît que l’acte sur lequel étaient fondées ces destructions n’était pas légal. L’administration a commis une erreur. Sur la base de cette décision, les familles expropriées illégalement ont droit à une indemnisation conséquente », note-t-elle.

Bien que les avocats restent peu diserts sur la stratégie qui sera mise en place pour que les familles rentrent entièrement dans leurs droits, ils restent confiants quant à la suite de cette affaire qui s’était soldée par la destruction de ces populations de Dikolo pour la construction d’un hôtel de renom. Suite au scandale qui avait fait grand bruit dans la Capitale économique du Cameroun et au-delà de nos frontières, le promoteur du groupe hôtelier à qui devait profiter ce site s’est retiré du projet.

Dans le méli-mélo, des réunions se sont enchaînées, tant avec le préfet du département du Wouri qu’avec le gouverneur de la région du Littoral, à l’instar de la réunion à l’issue de laquelle un comité ad-hoc avait été mis sur pied. Les différents lobbyings mis en place pour réparer le tort commis à ces habitants n’ont également pas abouti. Et puis, plus rien, jusqu’à ce 25 mai 2023 où le Tribunal administratif de Douala se prononce.

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