Cybermenaces : Kaspersky identifie et bloque 19 millions d’attaques au Cameroun en 2024

La multinationale spécialisée dans la sécurité des systèmes d’information tire la sonnette d’alarme et sensibilise sur les dangers des menaces web qui, bien qu’en baisse, peuvent causer d’énormes préjudices aux particuliers et entreprises qui en sont victimes.
L’annonce a été faite en marge de la formation que Kaspersky a animée le 12 février à Douala à l’endroit des journalistes d’une part et des spécialistes des systèmes d’information d’autre part. On apprend ainsi que plus de 19 millions de menaces ont été identifiées et bloquées au Cameroun en 2024. Les formateurs ajoutent que si les menaces locales sont en baisse, soit 11,99 millions en 2024 contre 14,05 millions en 2023, les menaces web, elles, ont augmenté, passant de 7,42 millions en 2024 contre 5,71 millions en 2023.

Les journalistes formés par Kaspersky sur les cybermenaces, Douala 12 février 2025
D’après le rapport, « cette évolution s’explique par une diminution des attaques détectées localement et une hausse des menaces en ligne, reflétant une transformation des vecteurs d’attaque ». On y lit aussi que le 05 février 2025, le Cameroun était le 36ᵉ pays le plus attaqué au monde. Les principales attaques proviennent de l’hameçonnage, des courriers électroniques et des réseaux sociaux. On peut aussi y dénombrer le vol de mots de passe.
Comment faire face ?
D’après Gladys Salmouth, responsable communication pour la France, l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre chez Kaspersky, ces menaces peuvent être évitées en mettant à jour les logiciels et appareils et en ayant un logiciel de cybersécurité. Elle fait savoir que « les attaques les plus répandues sont les failles de vulnérabilité » et ajoute que « le deuxième type de menaces, c’est les attaques par accès à distance. C’est lorsque, dans votre entreprise, votre service IT a accès à votre ordinateur, et, malheureusement, l’accès à distance n’est pas sécurisé, que le cyber-attaquant l’identifie et y rentre par cette porte. »
Payer ou ne pas payer les rançons
C’est la question que se posent souvent les victimes des cyberattaques, notamment les entreprises. Pour Pascal Naudin, chef du B to B pour le Maroc, la Tunisie, l’Afrique de l’ouest et du centre chez Kaspersky, conseille de ne pas payer. « Le principe est de ne pas payer, parce que, lorsque l’on paie, on n’est pas sûr de plein de choses. » Et d’ajouter : « Vous n’êtes pas sûrs que les hackeurs vont vous redonner la main sur tout le système, donc vous allez payer sans aucune contrepartie. »
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Pascal Naudin d’ajouter : « à partir du moment où vous allez payer, la communauté des hackeurs va communiquer en interne en disant : ‘ah, ça c’est un bon client, vous pouvez y aller. Il m’a payé une fois, il paiera encore’ ». Il continue en mettant en garde sur le fait que très souvent les hackeurs libèrent vos données en y laissant des outils intraçables qui permettront à un autre groupe de venir vous attaquer plus facilement. Pascal Naudin de conclure, « le principe est de ne pas payer, même si certains le font à leurs risques et périls. » En ce qui concerne le profil des entités les plus attaquées, Pascal Naudin fait savoir que les grosses entreprises capables de verser une rançon conséquente seront toujours les plus visées par les hackers. Les entreprises d’électricité, de télécoms, les banques et assurances, etc…
Se prémunir contre les attaques
Pour Pascal Naudin, cela commence par la sensibilisation. « Il faut que les entreprises sensibilisent leurs employés sur les bonnes pratiques à appliquer et les dangers d’internet en leur conseillant de ne pas cliquer n’importe où, n’importe quand et n’importe comment. » Pour lui, il ne faut surtout pas ouvrir les pièces jointes provenant des sources suspectes. Il conseille aux entreprises de mettre en place des systèmes de sécurité et de les faire vivre.
En ce qui concerne les individus, la première chose à faire selon Gladys Salmouth est de ne pas divulguer trop d’informations privées en ligne. « Lorsque vous avez un compte public, vous avez envie de partager vos vacances, de mettre en story quand vous partez au restaurant ou vos diverses sorties. Mais, lorsque vous le faites, vous indiquez au monde entier, si vous êtes parti en vacances, qu’il n’y a personne chez vous. Lorsque vous indiquez où vous avez fait vos études, où vos enfants vont à l’école, ce sont autant de portes d’entrées pour les cyber-attaquants. »
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Il faut aussi éviter d’utiliser des mots de passe faciles à hacker, alterner les chiffres, les lettres et les caractères spéciaux, ne pas cliquer sur des liens suspects, faire preuve de vigilance et ne pas paniquer. Activer l’authentification à deux facteurs sur les réseaux sociaux, éteindre son téléphone au moins une fois par semaine.
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Sur un plan plus global, le rapport fait savoir que plus de 1,9 milliard de cybermenaces ont été découvertes par Kaspersky depuis sa création et que 4,9 milliards de cyberattaques ont été détectées et bloquées par l’entreprise en 2024. On apprend aussi que 467 000 nouveaux fichiers malveillants sont détectés par Kaspersky chaque jour au cours de l’année 2024.
Télécharger le rapport de Kaspersky ICI
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