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Casses de Dikolo : les victimes parlent d’une vaste escroquerie foncière.

Une conférence de presse a été organisée le mercredi 25 mai 2022 dans le but d’éclairer l’opinion publique sur des déguerpissements que les populations jugent abusives, illégales et illégitimes.

Par Annie Payep-Nlepe

D’entrée de jeu, le journaliste Michel Lobe Ewane le modérateur de la conférence de presse parle d’une affaire qui est en train de créer « une situation sociale explosive qui peut avoir des conséquences sur le vivre ensemble dans notre pays».

Citant un texte des nations unies sur les droits des peuples autochtones, Jeanne Nsoga, juriste rappelle que d’après l’article 10 de cette loi « les peuples autochtones ne peuvent être enlevés de leurs terres ou territoires. Aucune réinstallation ne peut avoir lieu sans consentement préalable donné librement…et sans indemnisations ».

Elle est ensuite revenue longuement sur la procédure ayant abouti à l’expropriation de Dikolo. Elle fait savoir que la procédure normale démarre par des consultations publiques explicatives, ensuite une commission vient évaluer les biens sur l’espace convoité et discuter des indemnisations. Ni la première ni la deuxième étape n’ont été respectée. « Il n’y a pas eu d’étude d’impact environnementale » déplore Jeanne Nsoga. Elle ajoute par ailleurs que « L’hôtel Djeuga qui est en construction à côté aurait dû servir de leçon puisqu’il est en train de s’enfoncer dans le sol ». D’après elle, « une étude sismique effectuée en 2004 par la succursale d’une multinationale avait démontré  qu’un immeuble de plus de trois niveaux représentait un danger potentiel d’effondrement ».

Jeanne Nsoga de rappeler que certaines personnes dont les biens ont été cassés sont en possession d’un titre foncier. Selon elle la procédure pour reverser ces terrains dans le domaine privé de l’Etat a été bâclée.

Jeanne Nsoga sur l’affaire Dikolo

Prenant la parole à son tour, Patrick Moudissa Bell, une des victimes des casses déclare « « nous visons depuis 7 ans le calvaire total un peu comme des condamnés à morts dans une chambre à gaz et on ne sait pas à quel moment on va lâcher le gaz ». Il ajoute que « le titre foncier cité dans le décret d’expropriation porte le numéro 750 et ce titre foncier n’est pas localisé à Dikolo Bali. Ce titre foncier est localisé à Deido bonatonè au nom de madame Endale Madeleine ».

Patrick Moudissa Bell fait savoir qu’ils ont engagé des procédures au tribunal administratif et qu’on leur a répondu qu’ils ne sont pas concernés par cette expropriation. Leurs maisons sera pour tant détruite le 14 MAI.

De G. à D. Djengou Lottin, Jeanne Nsoga, Michel Lobe Ewane, Achille Kotto et Patrick Moudissa à la conférence de presse Dikolo

Et de finir en rappelant que les « victimes veulent une réparation du préjudice subi ainsi que la restitution de leurs terres. Il n’est pas question de parler d’indemnisations ».

Prenant à son tour la parole, Achille Kotto fils du canton Bell estime que Il estime que les populations sont victimes de la guerre de succession qui se jour au sommet du pays et qui agissent en toute inhumanité.

Il fait savoir que s’il le faut « on ira jusqu’aux nations unies ». Il ajoute ensuite « nous avons beaucoup parlé. L’heure est à l’action».

Une manifestation est annoncée pour ce jeudi 26 mai afin de faire entendre la voix des filles et fils meurtris par cette situation.

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