Je Fais Un Don

Type to search

A La Une Société

Affaire Dikolo : la Cour d’appel déboute l’hôtel Marriott

L’arrêt rendu par cette juridiction, à l’instar de celle du tribunal administratif bien avant elle, rétablit les victimes dans leurs droits.

Par Armel MOUANJO

La Cour d’appel du Littoral a rendu son arrêt dans l’affaire opposant le collectif des personnes expropriées du site de Dikolo par Bali à la société immigration business Canada. Au terme de la procédure, le tribunal a donné raison aux populations et débouté les responsables de l’Hôtel Marriott. « La société immigration Etat du Canada a estimé que la décision lui causait préjudice et qu’elle n’avait pas été appelée. Ce matin, il y avait l’audience des plaidoiries. Au terme des débats qui ont duré de 8h à 13h, la juridiction a mis l’affaire en délibéré en cours d’audience, et a rendu son verdict à la fin des débats en déclarant l’action de la Société Immigration Business Canada, irrecevable pour défaut de qualité », explique Me Richard NSEKE NJOH.

La décision, de la Cour d’appel, saluée par les victimes de cette expropriation est le deuxième revers subi par les responsables du projet Hôtel Marriott. Elle fait suite à l’appel interjeté par les responsables de ce projet à la suite de la décision rendue par le Tribunal administratif de Douala Bonanjo, en mai 2023. Des décisions qui, à en croire le porte-parole des victimes, ne sont que justice. « De l’appel des parties au prononcé de la présidente, en passant par les plaidoiries et les réquisitions, la défense des victimes de Dikolo, tout comme les magistrats ont été extraordinaires », se réjouit M DJOKI le vice-président du collectif Dikolo.

Protestation des habitants de Dikolo au mois de juillet 2022.

LIRE AUSSI: Affaire Dikolo : première victoire de rang pour les victimes

Ce dernier explique également que le ministère public a évoqué une déclaration d’une juriste illuminée qui tentait d’expliquer que le tribunal administratif a rendu un verdict empreint d’une influence tribaliste, verdict prononcé juste pour faire plaisir à la communauté Sawa. Des allégations jugées insensées par le ministère public pour qui il était clairement établi qu’il s’agissait d’un « braquage foncier, une spoliation des terres pour des intérêts privés ». Pour le porte-parole des victimes, le droit a été dit et le sera toujours. « Qu’on retourne cette affaire comme on veut, la décision de justice sera toujours la même. Nous sommes dans notre droit. Ce sont nos terres. Le tribunal va toujours le dire. Ils peuvent se pourvoir en cassation, ce sera la même chose », rassure Patrick MOUDISSA.

Les victimes de cette expropriation ne manquent pas de remercier la justice camerounaise « pour avoir fait preuve d’impartialité et pour avoir dit le droit. La décision qui vient d’être rendue n’est pas surprenante, parce que concernant la genèse du problème de Dikolo, tout a été faussé dès la base », argue BELL Charles. Pour la suite de l’affaire, une source nous informe qu’une autre procédure est pendante à la cour suprême. Les populations déguerpies sur ce site de plus de 3 hectares attendent avec impatience et espérance la fin de ce feuilleton, elles qui espèrent être dédommagées et que la réparation sera proportionnelle au préjudice subi par cette expropriation qui a vu chasser de ce site, environ 70 familles.

Tags:

You Might also Like