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Transport aérien en Afrique: plaidoyer pour la réduction des taxes sur les billets d’avion

Dans un article publié sur Linkedin en août 2018 et actualisé dans le numéro 55 du magazine Calebasse de Asky de juillet-août 2022, Nowel Ngala, président du comité aéro-politique de l’African Airlines Association dresse un état des lieux du transport aérien en Afrique et en appelle à une baisse des taxes pour favoriser le développement du secteur.

Ce sont au total plus de 200 types de taxes, redevances et droits différents que l’on recense dans les cinq régions en Afrique. « 40% à 50% du coût total du billet d’avion payé à la compagnie en Afrique subsaharienne et surtout centrale et occidentale est constitué de taxes, redevances et autres frais reversés aux gouvernements », fait savoir Nowel Ngala qui ajoute que les compagnies aériennes sont utilisées comme collecteurs de taxes.

Nowel Ngala est le président du comité aéro-politique de l’African Airlines Association

Là où le bât blesse, d’après lui, c’est que ces droits et redevances ne sont même pas réinvestis dans le développement du secteur. Les passagers ne sont pas consultés comme l’exige l’organisation internationale de l’aviation civile. Pire il y’a même eu des tentatives d’augmentation des taxes pendant la covid-19. Une réalité qui aggrave la situation des compagnies aériennes privées qui ne sont pas subventionnées.

Entre la taxe de sécurité, celle fiscale, la taxe de développement touristique ou encore la redevance de développement aéronautique, le passager qui effectue un voyage entre ces deux pays d’Afrique de l’ouest paie au total sept taxes d’un montant global de 126,5 dollars soit 85 000 FCFA environ alors que la compagnie qui l’a transporté reste avec 107 dollars soit 72 000 FCFA.

L’Afrique de l’ouest compte le plus grand nombre de taxes soit 79 et est suivie par l’Afrique centrale avec ses 39 taxes. La région qui taxe le moins les billets d’avions sur le continent est l’Afrique de l’est avec ses 19 taxes.

Un impact négatif sur le développement du secteur

Classement des zones africaines en fonction du nombre de taxes

Le plus choquant d’après Nowel Ngala c’est que pendant qu’on collecte ces taxes, le secteur reste toujours aussi sous développé avec de faibles volumes et une mauvaise connectivité en raison notamment des coûts élevés pour les voyageurs. Il rappelle que 66% des villes africaines ne sont toujours pas reliées les unes aux autres et pensent que cette multiplicité des taxes ne va pas arranger les choses. D’après lui, « la surtaxe tue, limite le volume de voyages et oblige les compagnies aériennes à faire faillite et à fermer ». Pour Nowel Ngala, imposer de telles taxes surtout que le secteur ne bénéficie d’aucun retour sur investissement « ne fait que décourager le trafic des passagers et inhiber la capacité du secteur du transport aérien à conduire le développement économique à son plein potentiel ».

L’on apprend ainsi dans cet article que ce sont au total 47 compagnies aériennes qui ont fait leur apparition et disparu avec une durée de vie de 5 ans en moyenne en Afrique depuis les indépendances. Celles qui survivent sont plombées par les dettes.

Un régime financier différent

Un régime financier et économique différent pour la transport aérien en Afrique

Pour le président du comité aéro-politique de l’AFRAA, la solution réside dans la restructuration de l’ensemble du secteur aérien en Afrique. Pour lui, un examen approfondi doit être effectué au niveau nationale et mettre sur pied un régime financier et économique différent hors des finances et du contrôle public. Le transport aérien selon lui, doit être géré « hors des considérations administratives publiques en raison de sa spécificité, de sa complexité et de sa contribution fondamentale au développement socio-économique du continent.

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