Trafic d’armes au Cameroun : saisie record de plus de 3 000 munitions dans l’Adamaoua

L’arsenal clandestin a été intercepté par les Douaniers en faction dans un bus de transport en commun en provenance de Maroua et à destination de Yaoundé.
Par Célestin TABOULI Succès
La région de l’Adamaoua, au Cameroun, vient de connaître une saisie majeure d’armes et de munitions. Dans la nuit du 27 au 28 octobre 2024, les agents des douanes opérant dans le cadre de la phase III de l’opération baptisée « Halte au commerce illicite » (Halcomi III) ont intercepté une cargaison dissimulée dans un bus de transport public, lors d’un contrôle de routine au poste de Tchabal, situé à l’entrée de la ville de Ngaoundéré. Ce bus, un véhicule de 70 places, effectuait la liaison entre Maroua et Yaoundé. Les douaniers, alertés par des indices suspects, ont entrepris une fouille minutieuse des bagages des passagers, menant à la découverte de 3 144 munitions, soigneusement dissimulées.
3 000 cartouches
L’arsenal saisi se compose de 3 000 cartouches destinées à des fusils de type M21, de 119 cartouches pour des armes AK-47, ainsi que de 25 munitions pour armes de poing. Ces types d’armes, couramment utilisés dans les conflits armés, posent de sérieux enjeux de sécurité pour la région déjà fragilisée par le phénomène de prise d’otages avec demandes de rançons. Le propriétaire des bagages en question, s’étant présenté comme militaire, a tenté de prendre la fuite lorsque les douaniers ont procédé à son interpellation. Son effort pour échapper à la vigilance des gabelous a cependant été infructueux : il a rapidement été appréhendé et transféré à la Sécurité Militaire à Yaoundé (SEMIL), où il est actuellement en détention provisoire en attendant la poursuite de l’enquête.

Saisie d’armes dans la région de l’Extrême-Nord
Cet incident fait écho à une saisie antérieure, réalisée le 12 octobre dans la ville de Kousseri dans la région l’Extrême-Nord. Dans cette localité frontalière, située aux confins du Cameroun, du Tchad et du Nigéria, les forces de sécurité camerounaises avaient également intercepté un important stock d’armes et de munitions. Bien que les autorités n’aient pas révélé le type exact ni la quantité des armes saisies, des sources militaires évoquent un arsenal conséquent, vraisemblablement en provenance du Tchad. Une enquête approfondie est en cours afin de déterminer si ces armes étaient destinées à un usage local ou si le Cameroun n’était qu’une étape de transit.
Lire aussi : Lac Tchad : 140 combattants de Boko Haram tués, 57 arrêtés et 176 se sont rendus
Ce nouveau cas de trafic d’armes survient dans un contexte déjà fragile, alors que le Cameroun fait face à de nombreuses menaces sécuritaires, notamment celles posées par les incursions répétées du groupe armé Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord depuis plus d’une décennie.
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