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Réseaux sociaux : Paul Biya dans une série de posts qui intriguent

Comme un air de campagne, le président de la République du Cameroun s’est lancé dans une série de tweets depuis début avril. Des messages d’appel à la paix et à l’unité qui sonnent creux et intriguent dans un contexte préélectoral.

Depuis le 1er avril 2025, le président Paul Biya multiplie les publications sur ses réseaux sociaux. Il partage des messages courts, accompagnés de visuels soignés, souvent dans un ton solennel et qui se veut rassembleur. « Notre action constante : construire et consolider, avec les Camerounais et pour les Camerounais, un Cameroun qui tient debout et est jaloux de sa liberté », écrit-il dans l’un de ses premiers posts du mois.

La paix et l’unité en exergue

Ces publications insistent notamment sur l’unité nationale, la paix et l’image du Cameroun sur la scène internationale avec en toile de fond l’idée qu’il souhaite continuer à servir les Camerounais. « Unis, nous sommes respectés et crédibles. Divisés, nous tombons », peut-on lire dans une autre publication, reprise à plusieurs reprises sous des variantes proches. Le 7 avril, Paul Biya évoque sa vision des relations internationales. « Je suis convaincu que l’interdépendance entre les États est sous-tendue par une éthique, une éthique de la paix, de l’égalité, de la justice et du progrès collectif».

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Il relève aussi les enjeux technologiques mais fidèle à la politique du gouvernement, préfère mettre en avant les méfaits comme pour justifier le fait que le Cameroun reste assez fermé, notamment à une vraie révolution dans la fourniture d’internet. « Nous devons œuvrer pour que la révolution numérique n’entraîne pas de nouvelles formes de vulnérabilité politique, économique et sécuritaire pour nos États », publie-t-il, dans une autre de ses réflexions.

Des airs de campagne électorale

Un des messages les plus intrigants de Paul Biya date du 9 avril. Le chef de l’Etat affirme sa confiance en l’avenir. « Un grand destin attend le Cameroun, malgré les obstacles et les difficultés ; nous savons où nous allons et comment y aller ». Une allusion à peine voilée au fait qu’il veut continuer à conduire la barque Cameroun.

Le lendemain, il publie un message qui attire particulièrement l’attention. « La nation camerounaise, telle que je la conçois et que je l’incarne, est et demeure au carrefour de l’un et du multiple : notre République est une et indivisible, notre diversité culturelle, religieuse et linguistique est reconnue et protégée ». Cette publication génère plus de 1 500 likes, 1 600 commentaires et près de 200 partages en quelques heures.

A lire les réactions on comprend bien que les internautes ont saisi le sens du message. Si quelques-uns expriment leur soutien à Paul Biya, la grande majorité se fait très critique, comme celle de Duplaix Panyere, qui a écrit : « La nation telle que vous la concevez depuis 43 ans est encore et toujours en gestion ? Peut-être vous parlez d’une autre nation ; pas du Cameroun ; sortez du palais et venez toucher du doigt les réalités ».

Entre lassitude et dénonciation

Des critiques plus virulentes surgissent également. Alain Blaise Mekountchou s’exprime ainsi :

« Trop de discours en 43 ans de magistrature ; si vous aimez ce pays, retirez-vous pour que le Cameroun retrouve sa vraie position ; vous et vos camarades êtes des étrangers dans ce pays ».

Certains internautes interpellent le président sur des contradictions perçues. « Malheureusement, votre discours est en total déphasage avec la pratique rétrograde du tribalisme d’État ; ce tribalisme génère des frustrations profondes au sein des populations camerounaises », argue Arlette Framboise Doumbe Ding.

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Le lundi 14 avril, une nouvelle déclaration apparaît sur les réseaux. « Accélération n’est pas précipitation ; la nation camerounaise, comme les autres nations, va de son pas, un pas sûr; j’ai toujours choisi de considérer le pluralisme ethnique comme une richesse et une opportunité ». En moins de six heures, la publication recueille 979 likes, 805 commentaires et 97 partages sur Facebook.

Les réactions continuent d’affluer. Certains utilisateurs comme Abraham Tsotsom en appellent à plus de proximité. « Au-delà de la simple considération du pluralisme ethnique comme une richesse, quel est le programme politique mis en œuvre pour que nous ressentions cela dans notre vie quotidienne ? », s’interroge-t-il. La publication matinale de ce mardi 15 avril ne s’est pas faite attendre. « La diversité ethnique devient une menace lorsqu’elle est exploitée par des politiciens sans projets ». Une nouvelle déclaration qui alimente encore un peu plus les débats sur les réseaux.

Des publications qui intriguent de nombreux internautes qui y voient surtout une manière désespérée d’exister dans le débat public actuel à défaut de défendre son bilan auprès des populations comme le font les autres candidats déclarés ou potentiels pour la présidentielles d’octobre.

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