Santé : l’hôpital Laquintinie instaure la gratuité des consultations prénatales et pédiatriques

La mesure est entrée en application depuis le 1er avril 2025. Depuis lors femmes enceintes et parents d’enfants affluent dans cette formation sanitaire pour bénéficier de l’expertise du personnel médical, gratuitement.
Dans le hall d’attente du service de drépano de l’hôpital Laquintinie de Douala, parents et enfants, assis, attendent chacun l’appel du nom de son enfant pour la consultation. Le hall est plein ce mardi, 08 avril 2024 au passage de Télé’Asu. Plus que d’habitude. Et l’affluence des patients dure depuis le début de la semaine. Parmi les parents, une maman qui tient dans ses mains, son enfant âgé d’environ 3 ans. « Je suis venue faire consulter ma fille. Elle est malade. On m’a dit que la consultation est gratuite ici et je suis venu pour qu’elle retrouve la guérison », confie la dame. L’affluence observée ici est la même dans les autres box de consultation des enfants. Les parents avouent être venus afin de bénéficier des consultations gratuites désormais effectives dans cette formation sanitaire.
Une réelle affluence
« Avant l’annonce de la gratuité, je consultais en moyenne 15 malades. Et actuellement, j’en consulte une vingtaine. J’ai un collègue qui consulte actuellement une quarantaine de malades alors qu’il consultait environ 20 avant la gratuité. C’est dire qu’il y a de l’affluence » Corine Agokeng, pédiatre
Et dans les bureaux des médecins, les carnets abondent. « Il y a une réelle affluence depuis l’annonce de la gratuité. Avant l’annonce de la gratuité, je consultais en moyenne 15 malades. Et actuellement, j’en consulte une vingtaine. J’ai un collègue qui consulte actuellement une quarantaine de malades alors qu’il consultait environ 20 avant la gratuité. C’est dire qu’il y a de l’affluence », reconnaît le Dr Corine Agokeng, pédiatre. Les autres pédiatres rencontrés font savoir qu’on consulte en moyenne entre 30 et 40 patients par jour, pratiquement le double des consultations faites avant le 1er avril 2025.
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Et la tâche est parfois fastidieuse. Des parents qui ont gardé les enfants malades à la maison pendant longtemps décident de les emmener à l’hôpital une fois informés de la gratuité. « C’est le cas d’un malade épileptique que le parent n’a jamais emmené en consultation parce qu’il dit que la maladie est mystique. L’enfant âgé de 14 ans vient en consultation pour la première fois, parce qu’elle est gratuite », note la pédiatre pour le déplorer. « Pourtant, en enquêtant auprès du parent, on comprend qu’il fallait juste poser le bon diagnostic et le mettre sous un traitement adapté à ses crises d’épilepsie », regrette le médecin.
Les enfants de 0 à 15 ans
« Nous avons fait une évaluation et on s’est dit qu’on peut se le permettre. Si cela permet de sauver des vies, cette gratuité va aussi nous permettre d’accroître notre taux de fréquentation. » Dr Gertrude Moukouri, chef de département de gynécologie, hôpital Laquintinie.
Les consultations gratuites en pédiatrie concernent les enfants de 0 à 15 ans. Pourtant, parmi les patients, certains sont bien plus âgés. « La consultation est de zéro à 15 ans. Mais, il y a des enfants de 17 ans qui viennent pour la consultation. On ne va pas les chasser. On les consulte », note la pédiatre. Il n’y a donc pas de limite concernant ces consultations en pédiatrie, mais également en gynécologie. « Il n’y a pas de limite à cette gratuité des consultations prénatales pour le moment. Nous avons fait une évaluation et on s’est dit qu’on peut se le permettre. Si cela permet de sauver des vies, cette gratuité va aussi nous permettre d’accroître notre taux de fréquentation », note le Dr Gertrude Moukouri, chef de département de gynécologie.
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Réduire la mortalité maternelle et infantile
Et d’indiquer que « la gratuité couvre toutes les consultations prénatales, jusqu’à l’accouchement. L’initiative touche également les femmes ayant débuté les consultations prénatales dans d’autres formations sanitaires ». Et le choix des femmes enceintes et des enfants n’est pas anodin. La décision prise par le Directeur de l’hôpital Laquintinie, le Dr Marie Solange Ndom Ebongue vise à réduire la mortalité maternelle et infantile. « Les femmes enceintes et les enfants constituent les couches vulnérables de la population. Les consultations prénatales de bonne qualité constituent l’un des piliers de lutte contre la mortalité maternelle et infantile », note le Dr Gertrude Moukouri. Ici également le nombre de femmes enceintes venues se faire consulter est en hausse. Selon le Dr Thérèse Motah, avant le nombre variait autour de 20 patientes consultées par gynécologue par jour. Ces deux dernières semaines, informe-t-elle, ce nombre se situe autour de 29 patientes consultées chaque jour.
Armel Mouanjo
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