Osvalde Lewat : Porte-parole des opprimés

Sacrée grand prix panafricain de la littérature avec son roman intitulé « Les Aquatiques », elles a jadis remporté plusieurs autres prix grâce à ses œuvres avec lesquelles elle dénonce les tares et abus dont sont victimes les femmes et les plus faibles.

Par Blaise Djouokep

Elle n’a pas attendu longtemps pour voir son œuvre littéraire « Les Aquatiques » être distinguée. Publié en 2021 aux éditions Les Escales, en France, le livre vient de remporter le Grand prix panafricain de la Littérature. C’ est un prix littéraire créé par l’Union Africaine à l’initiative de la République Démocratique du Congo. Montant de la cagnotte 30.000 dollars us.  Une fierté. Surtout que c’est le tout premier ouvrage de cette franco-camerounaise qui a plus d’une corde à son arc.

Au début était la journaliste 

En plus d’être littéraire, Osvalde Lewat, 46 ans, est également photographe et cinéaste, avec à son actif, de nombreux documentaires. Passionnée de la lecture et du cinéma dès le bas âge, elle s’inscrit à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information, et de la Communication (Esstic) à Yaoundé après l’obtention de son Baccalauréat. Au terme de cette formation, Osvalde Lewat travaille comme journaliste au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune. Mais, pas pour longtemps. Elle quitte le journalisme quelques temps plus tard et s’envole pour la France. A Paris, elle suit des stages de formation à l’image. D’abord à la Femis à Paris et à l’Institut national de l’image et du son (Inis) de Montréal. Pendant son stage à l’Inis en 2000, elle tourne « Le Calumet de l’espoir », son premier court métrage.

Le documentaire et la photo comme miroir d’une société d’injustice 

En 2003, elle se lance dans la réalisation des documentaires et réalise « Au-delà de la peine ». C’est l’histoire d’un homme condamné à 4 ans de prison et abandonné dans les geôles camerounaises pendant 33 ans. Son deuxième documentaire s’intitule « Un amour pendant la guerre », réalisé en 2005 au Congo Kinshasa. Le documentaire présente la situation des femmes violés pendant la guerre et dénonce la démission passive de l’Etat face à ces horreurs dont sont victimes les femmes.

« Une affaire de nègre » est produit en 2007. Le documentaire revient sur le “commandement opérationnel”. L’unité spéciale des forces de l’ordre au Cameroun créée pour mettre fin à l’insécurité fait disparaître impunément plus d’un millier de personnes.

Pour ce qui est de ses œuvres photographique, Osvalde Lewat les expose en Europe, en Amérique et en Afrique. Sa Série « Couleur nuit » a été exposée à Paris, New-york, Bruxelles, Marseille.

Le prix qu’elle vient ainsi d’obtenir n’est pas le premier. Son documentaire « Au-delà de la peine » a obtenu le Grand prix du film de télévision au Portugal, et le Prix des droits humains au festival de Montréal. Son documentaire « Une affaire de nègre » lui a permis de remporter entre autres le Grand prix du documentaire à Vérone, le Grand prix justice à l’écran et Prix du public en Lisère….