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Forum international sur l’entrepreneuriat : les femmes dénoncent le manque de confiance dont elles sont victimes

Au cours du panel portant sur le thème ‘Entrepreneuriat féminin : potentiel, obstacles et perspectives », elles ont à l’unanimité dénoncé le syndrome de l’imposteur qui leur est imposé.

Mireille FOMEKONG, Directrice générale chez Ascèse, une agence de conseil en Marketing et publicité au Cameroun n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’on peut résumer en délit de genre. « Malgré vos succès, les résultats visibles, la compétence avérées et la pérennité, il y’a toujours des gens pour trouver à redire, penser que vous n’êtes pas à la hauteur ».  Quand il s’agit d’un homme, personne ne s’intéresse à sa façon de s’habiller et autres détails mais pour une femme, on scrute ce qui n’a aucun rapport avec ses compétences professionnelles dans le seul but de la discréditer.

Avec pour panelistes constituées uniquement des femmes sous la modération de Flaubert MBIEKOP, ont chacune partagé leurs expériences. Entre les propos sexistes, les remarques dans le seul but de rabaisser et le difficile accès au financement, les femmes ne sont pas les mieux lotis en business.

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Ces femmes ont mentionné au cours de leur intervention le fait que la femme n’est pas un être à part en ce qui concerne l’entreprenariat. « Les raisons qui poussent un homme à se lancer dans l’entreprenariat sont les même qui poussent les femmes à s’y lancer aussi », a déclaré Jeanne LEHMAN.

D’autres obstacles à surmonter

De G. à D. Elisabeth RYAN, Mireille FOMEKONG, Jeanne LEHMAN et Flaubert MBIEKOP

Selon elles, la société a tendance à mitiger le fait qu’une femme soit entrepreneure et pensent d’elles qu’elles sont intrépides. D’autres maux tels que la limitation, le mariage précoce, l’environnement, le doute, viennent s’ajouter à la longue liste des obstacles auxquelles font face les femmes dans le monde de l’entrepreneuriat. Les facteurs culturels, économiques et sociaux ne sont pas à négliger. C’est dans ce sens que Mireille FOMEKONG dit: « l’image que notre culture donne de la femme est un véritable obstacle à l’automatisation de celle-ci ». Elle argue son propos en ces termes: « si vous remarquez, chez nous au Cameroun par exemple, quand un homme décide d’être entrepreneur, personne n’y voit d’inconvénient. Mais dès que c’est une femme, grave encore si cette dernière est mariée, sa belle-famille va dire qu’elle est ambitieuse. Seulement le mot ‘’ambitieux’’ ici n’est pas utilisé dans son sens premier. Il est utilisé pour dire que cette femme-là a le gros cœur, voir même la désigner comme audacieuse ».

De la nécessité d’avoir confiance en soi

« Le plus grand défi pour la femme entrepreneure c’est d’avoir confiance en elle et de se dire let’s go, j’ai la force », a déclaré Elizabeth RYAN, l’une des panélistes. Pour ces femmes entrepreneures, le plus difficile est de faire face au regard de la société dans laquelle on se trouve. Les panélistes ont vite fait de mentionner le fait que chaque femme qui veut se lancer dans l’entrepreneuriat doit avoir confiance en elle, quel que soit ce que la société pense ou dit. Se construire un réseau est la solution sur laquelle elles ont porté une attention particulière. Jeanne LEHMAN, fondatrice et Directrice exécutive de Black Canadian Women in Action (BCW) et de Black Canadian Business in action (BCB) a parlé de la nécessité de se mettre ne réseau, rencontrer d’autres femmes et se soutenir en faisant savoir que c’est le but de l’organisation qu’elle a créé. Etant donné que tout entrepreneur (homme ou femme) a besoin de s’entourer de personnes qualifiées ou exerçants dans le même secteur d’activité que lui, il faut se construire un réseau qui aide l’entrepreneur dans sa quête. Avoir de l’énergie et être déterminé est tout aussi capital pour cette femme entrepreneure. Bien s’entourer et être solidaire entre elles est le conseil que Jeanne LEHMAN donne à toutes ces femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ou qui le sont déjà de par le monde.

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Pour terminer, la canadienne Elizabeth RYAN, mentionne le fait qu’il est très important et même capital pour une femme entrepreneure d’avoir auprès d’elle un homme qui la comprend et qui l’accompagne dans la réalisation ses projets. « Mon mari par exemple m’aide à prendre soin des enfants quand je suis occupée. Et quand je voyage, par exemple comme actuellement où je suis au Cameroun, c’est lui qui prend la charge de tout ce qui concerne le foyer et nos enfants », va-t-elle déclarer.