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Edouard Etondè Ekoto : deux procès et autant d’acquittement 8 ans plus tard

La sortie du livre de Charly Gabriel Mbock sur l’histoire d’Edouard Etonde Ekoto et la mise en lumière des failles de tout un système permet de revenir sur cette histoire qui continue de révolter les proches de l’ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala. Deux procédures au final, inutiles qui lui ont valu 8 ans de sa vie et d’importants dommages.

Après avoir été acquitté dans l’affaire Cud-Finances en 2012 pour faits non établis par le Tgi du Wouri, l’ancien Délégué du gouvernement auprès de la Cud et ancien Pca du Pad retrouve la liberté deux ans plus tard, après son acquittement par la Cour Suprême dans l’affaire Pad.

LIRE AUSSI: Gouvernance judiciaire : Edouard Etondè Ekoto, comme cas d’école

Ecroué à la prison centrale de Douala, la première lueur d’espoir de liberté se pointe à l’horizon dans la nuit du vendredi 11 octobre 2012. Au plus profond de la nuit, dans la salle d’audience de l’annexe du tribunal de grande instance du Wouri à Bonanjo, la collégialité des juges rend son délibéré dans l’affaire Cud-Finance. Les quatre accusés Edouard Nathanael Etondè Ekoto (ex délégué du gouvernement auprès de la Cud), Lamine Mbassa (ex Dg de Cud-Finances), Djem Jean (ex receveur municipal) et Jacques Manyinga (Directeur du Cradem) sont acquittés. Le Tgi du Wouri vient de déclarer Edouard Etondè Ekoto et ses coaccusés, non coupables des charges de coaction de détournement de deniers publics pesants sur eux. Il s’agit entre autres du présumé détournement de 2,5 milliards Fcfa issus de l’emprunt relais ; de 2,574 milliards Fcfa issus de l’emprunt obligataire et 320 millions Fcfa au titre de rémunération du Cradem. Seules les informations boursières à l’instar de la diffusion de fausses informations sur la libération du capital social de Cud-Finances ont été retenues contre Edouard Etondè Ekoto et Lamine Mbassa. Ce qui leur a valu une condamnation ferme de 2 ans de prison. Seule infraction retenue contre lui sur les 15 chefs d’accusation au départ de ce procès qui a valu 5 ans de prison aux accusés.

Seulement, les déboires judiciaires du colonel Edouard Etondè Ekoto ne s’arrêtent pas là. Contrairement à ses co-accusés dans cette affaire, il ne peut recouvrer la liberté. Une deuxième affaire le retient en prison. C’est l’affaire Pad. Etondè Ekoto devra encore attendre deux ans en captivité le sort de cette affaire qui va finalement se jouer à Yaoundé, à la Cour suprême. Ce qui sera fait le 30 avril 2014. Au cours de cette ultime audience, la Cour Suprême casse l’arrêt rendu par la Cour d’appel du Littoral en 2009, laquelle décision le condamnait à 15 ans de prison. Dans son arrêt, la Cour suprême prononce la relaxe d’Etondè Ekoto et de 8 de ses coaccusés dans le cadre de cette affaire de détournement présumé au Port autonome de Douala, entreprise dans laquelle Edouard Etondè Ekoto était au moment des faits, le Président du conseil d’administration (Pca). En revanche, la Cour Suprême confirmait la condamnation de Alphonse Siyam Siewe, Dg du Pad au moment des faits et ancien Ministre de l’Eau et de l’Energie à 25 ans de prison.

Les déboires judiciaires de Edouard Etondè Ekoto commencent en 2007, après une enquête du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) faisant état des malversations financières au Port autonome de Douala (Pad). L’enquête menée en 2003 avait été complétée par un rapport d’expertise d’inspecteurs d’Etat en juin 2006. Saisi de l’affaire, le Tgi du Wouri prononce, en décembre 2007, les premières peines. 10 ans de prison pour Etondè Ekoto et 30 ans pour Siyam Siewe. A la cour d’appel, l’arrêt rendu les condamne respectivement à 15 ans de prison et à la prison à vie. Les 10 co-accusés dans cette affaire devaient répondre de plus de 21 chefs d’accusation pour un détournement en coaction de plus de 40 milliards Fcfa au Pad.

Pour ce qui est de l’affaire Cud-Finances, En 2004, la Cud alors dirigée par Edouard Etondè Ekoto créé la Cud-Finances S.a. pour l’émission obligataire de 16 milliards Fcfa. Il leur est reproché d’avoir entre autres manipulé les opérations de souscription et de dépouillement lors de l’émission de l’emprunt obligataire il y a quelques années. Dans cette opération, la Cmf a ordonné en mars 2005, la suspension des opérations de communication sur l’emprunt obligataire de la Cud au motif que des dispositions réglementaires en la matière ont été violées. Des sanctions ont aussi été émises à l’égard des sociétés Cud-Finance, Iroko Securities Ltd, Iroko Finanial products et leurs dirigeants. Il était reproché à la Cud-Finance et à ses dirigeants d’avoir attribué aux sociétés Iroko, un mandat de prestataire de services d’investissement, alors que celles-ci n’étaient ni agrées, ni habilitées par la Cmf. Il leur était également reproché le détournement en coaction de plus de 5 milliards Fcfa.

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