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Douala: 1872 maisons construites dans les zones inondables

Le sort de ces habitations qui devraient être détruites ou alors s’adapter à ces zones marécageuses a été débattu au cours du premier café scientifique de la ville de Douala. Une ville qui avec seulement 450 bouches et poteaux d’incendie dont plus de 150 non fonctionnels, entend également mettre l’accent sur la sécurité incendie.

Les causes et les conséquences de la pluie qui s’était abattue sur la ville de Douala le 21 aout 2020 ont été longuement développées au cours des travaux qui ont réunis experts en la matière, mairie de la ville de Douala et populations de la capitale économique. Selon le Dr Raphael Onguene, enseignant à l’Institut universitaire de technologie (Iut) de Douala, tout était réuni pour que cette pluie centenaire inonde toute la ville. « Le 21 aout 2020, on a pu mesurer toutes les 5 minutes le niveau d’eau. Et en 12h de précipitation, on a enregistré 300 mm de pluie. En plus, le niveau de la mer est monté de 3m. L’eau n’avait nulle part où aller. Et l’inondation s’est produite. La pluie du 21 aout 2020 est la plus grande pluie enregistrée au Cameroun ces 100 dernières années », relève l’expert.

Si cette inondation était quasi inévitable, les inondations répétées que connait la ville de Douala en saison des pluies du fait de l’action des hommes, le sont pourtant. Tenez par exemple, selon le Dr Raphael Onguene, 1872 maisons sont construites dans les zones marécageuses, et donc, dans le lit ou le passage de l’eau. Sur ces 1872 maisons, 1500 sont construites dans la zone de Makèpè Missokè, le quartier le plus inondé de la capitale économique, en temps de pluie. A cela s’ajoutent la destruction de la mangrove, qui a pour résultat, la montée du niveau de la mer. Conséquence, « Cap Cameroun a perdu 73% de sa superficie terrestre, à cause de la montée du niveau de a mer, consécutive à la destruction de la mangrove », note l’expert.

Douala a mal à son urbanisation

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L’inondation dans la ville de Douala est également liée à l’urbanisation. « en 1986, Douala avait 1 million d’hectare urbanisé. En 2017, la ville en compte 3 millions d’hectares urbanisés et accueille 110 000 nouveaux habitants par an. Et il faut en moyenne 6,17km2 de terre pour construire. Et avec cette population galopante, les 13 bassins versants de la ville ne peuvent pas toujours jouer pleinement leur rôle », relève-t-il. Un état des lieux face auquel des mesures ont été prises au cours du premier café scientifique organisé le 22 décembre 2022 par la mairie de la Ville de Douala.

Trois principales mesures

Il est urgent, à en croire le Sous-directeur de l’environnement à la mairie de la ville de Douala, de mettre rapidement en place une stratégie d’adaptation ; d’élaborer un plan d’adaptation à l’échelle municipale ; et de mettre sur pied un cycle d’adaptation en 5 étapes. Des mesures qui passent la destruction des maisons construites dans ces marécages et ces voies de passage de l’eau ou à défaut, de construire des maisons sur pilotis de 3m de hauteur.

Des bornes d’incendie sont essentielles pour une meilleure sécurité des populations

Des actions à mener également dans le cadre de la lutte contre les incendies dans la ville de Douala, qui a mal à ses poteaux et bouches d’incendie. Selon Patricia Badiang, chef service promotion du développement durable, le réseau incendie de la ville de Douala compte 450 bouches et poteaux d’incendie dont près de 160 non fonctionnels ou enterrés. Comme devant l’immeuble Socar où un lampadaire est installé sur une bouche d’incendie. Au total, 23 bouches et poteaux d’incendie obstrués à la pénétrante Ouest, 11 inutilisables parce que mal montés. Il sera donc question dans les jours à venir, de faire une remise à niveau de ces bouches et poteaux d’incendie ; de changer les pièces défectueuses ; détecter ceux obstrués et protéger ces bouches et poteaux d’incendie afin qu’ils ne soient plus victimes d’incivisme. Des mesures qui, à en croire le 2ème adjoint au maire, Roger Deutchoua, permettront à la ville de Douala de prévenir les catastrophes et d’intervenir efficacement en cas de survenance de celle-ci.