Désordre urbain à Douala: L’équation de la « Douche » Akwa

Las d’attendre la réponse de l’Etat à la demande faite de recaser provisoirement ces commerçants, la mairie de la ville entend acquérir des terres courant 2022 pour y faire face.

Par Blaise Djouokep

La vie a repris son cours normal au lieu dit « Douche Akwa ». Les étales des commerçants jonchent le trottoir et la chaussée. Debout, leurs marchandises en mains, d’autres commerçants se baladent avec les babouches, chaussures ou autres vêtements entre les mains, qu’ils présentent aux potentiels clients qui passent dans cette avenue. Difficile de se frayer un passage. A pied, à moto, ou à voiture, difficile d’avancer. Il faut parfois jouer des coudes pour se frayer un passage. Les commerçants ne cachent pas leur fierté de retrouver cet espace où ils avaient été déguerpis au mois de juin dernier par les agents de la police municipale dans le cadre du programme « restituer le trottoir aux piétions », lancé par la mairie de la ville de Douala. « Ça fait plaisir de retrouver cet espace. Nous avons vécu des moments difficiles lorsque nous étions chassés par la police municipale. Tout est revenu à la normale. Nous disons merci au maire de la ville de nous avoir écouté », lance un commerçant.

Selon le maire de la ville, il était question de recaser ces commerçants sur un site bien précis. Cependant, la réponse à la demande faite pour l’occupation dudit espace reste attendue.

« Nous n’avons pas encore reçu de réponse positive à notre demande d’occuper provisoirement le site Tsf. Et entre temps, que doit-on faire de ces commerçants qu’on dégage aujourd’hui et qui reviennent encore plus nombreux ? La police nationale et la gendarmerie nationale n’ont pas pu faire mieux que la police municipale. Il faut trouver une solution définitive, c’est-à-dire, les chasser et les recaser. Et nous n’avons pas eu une réponse positive de l’Etat pour le site que nous avons sollicité pour leur recasement qui est le site Tsf. L’Etat n’a pas encore jugé opportun de nous octroyer ce site que nous avons demandé à titre provisoire », fait savoir le maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndine.

Au cours du diner de presse organisé par le maire de Douala avec les hommes de média mercredi, 05 janvier dernier, Roger Mbassa Ndine a déroulé les mesures prises par la mairie pour juguler le désordre urbain dans la capitale économique. « La mairie n’a pas de réserve foncière, si non, ces commerçants auraient déjà été recasés. La terre appartient à l’Etat. Mais, nous sommes en train de voir comment acquérir des terres, et c’est inscrit dans le budget 2022 de la mairie de la ville », informe t-il. Des terres qui verront entre autres, la réalisation des projets de construction de nouveaux marchés.

« Il faut que les commerçants quittent la chaussée et aillent dans les espaces publiques marchands. Le travail à faire est encore long et nous le ferons tout au long de ma mandature », prévient le maire.

En ce qui concerne les conducteurs de mototaxi, la ville de Douala compte à ce jour, environ 18 000 conducteurs de mototaxis nantis d’un permis de conduire, sur un total d’engins estimé à 70 000 motos. Partis d’à peine 1000 permis de conduire de catégorie A, il y a 2 ans, le maire de la ville espère atteindre 50 000 permis de conduire d’ici 2025.