Can 2021: James BKS… Manu forever, la surprise du chef

James BKS en ouverture de la cérémonie de clôture de la CAN 2021 au Cameroun, l’on ne pouvait faire mieux. Le fils inconnu de Papa Manu disparu en mars 2020, et à qui l’hommage mérité de la nation n’a toujours pas été rendu, est arrivé sur cette scène comme la cerise sur le gâteau.

Par Gaëlle Moudio Ndedi

Après un tournoi à la hauteur du pays des lions indomptables, il fallait clôturer en beauté et gommer les imperfections de la cérémonie d’ouverture pointées du doigt par les camerounais eux-mêmes, avides du meilleur. Sur une musique de son père, ce rappeur, parolier et producteur a ouvert la scène avec un show à la hauteur de l’événement, de sa stature et de son héritage. Un show nourrit de son histoire et de ses influences musicales venues de 3 continents. Pour son père, pour lui-même et pour tout le hiphop camerounais.

BKS comme le secret le mieux gardé

Les camerounais ont alors découvert cette réplique de l’icône en plus jeune. Même carrure imposante, même faciès, même crâne nu, même timbre vocale guttural. Un secret bien gardé que les plus introduits n’auront découvert qu’à la mort du géant au saxo. Lee-James Edjouma à la ville, dont le BKS sur la scène signifie fort à propos le secret le mieux gardé (Best Kept Secret) vivait là sans doute le dernier épisode dans la construction de sa relation avec son père qu’il n’a rencontré qu’en 2012… l’occasion pour ce presque quadra de compléter le puzzle de sa vie qui n’est malheureusement pas offerte à tous les enfants qui comme lui ont une histoire de paternité compliquée.

James BKS qui a rencontré son père biologique au hasard des rencontres professionnelles a été accueilli par Papa Manu et biberonné humainement et professionnellement par le patriarche qui l’a emmené avec lui en tournée, lui a ouvert la porte de sa famille, de sa vie, de son africanité. Pour donner du sens à sa vie de petit français et petit américain en quête d’affirmation personnelle qui avait déjà fait le chemin musical de produire pour Akon, Puff Daddy, Snoop Dog, Booba…

7 ans chiffre mystique, c’est le temps que James a eu le privilège de vivre avec son père pour se reconnecter à lui-même et au monde. Quoi de mieux donc et de plus naturel que ce dernier tableau de la CAN 2021 qui lave aussi en quelque sorte les frustrations de 1972, lorsque les disques de Manu Dibango étaient cassés et jetés après le coup de tonnerre de l’élimination des lions indomptables par le Congo en demi-finale.

Cela s’est déroulé sous nos yeux. Un moment touchant de reconnexion, construction de soi de toute beauté, qui appelle à la reconstruction nationale, à la recherche de la concorde, de la paix. Un moment qui l’a rendu fier et a définitivement lié ce lion à sa terre ainsi qu’il le clame au monde. Le fils est revenu à la maison familiale. Une leçon de vie qui vaut pour chacun individuellement et pour tous ensemble. La paix est bien, la paix est belle.