Violences faites aux femmes et aux filles : les leaders traditionnels de l’Afrique s’engagent dans la lutte
Les chefs traditionnels venus de la sous-région Afrique de l’Ouest et Centrale, se sont réunis les 14-15 décembre 2022 à Douala. Ils proposent leur contribution dans cette bataille.
Les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes jouent les prolongations à Douala au Cameroun. Malgré moult campagnes de sensibilisation autour du fléau, les chiffres sur lesdites violences sont de plus en plus inquiétants. Selon une étude publiée par ONU Femmes qui est à l’initiative de cette cette rencontre, en moyenne 05 femmes ou filles sont tuées toutes les heures par un membre de leur propre famille dans le monde. Le rapport qui sous tend ces données est paru cette année 2022, à la veille de la journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Il y ressort également qu’en 2021, on estime à 81.100 les femmes et filles tuées intentionnellement. Environ 56 % de tous ces homicides de femmes sont commis par des partenaires intimes.
1 femme sur 3 victimes de violence
Au niveau sous régional, Marie-Thérèse Abena Ondoa, la ministre de la promotion de la femme et la famille du Cameroun indique que malgré la loi du silence, le pourcentage des cas signalés est élevé. Une prévalence de plus de 40%. « 1 femme sur 3 a été victime de violence physique, sexuelle ou psychologique au cours de sa vie. Au niveau de la sous-région, les données sur la prévalence des violences entre partenaires intimes vont de 28% à Sao Tomé et Principe, à plus de 56% en Guinée Equatorial. La prévalence du mariage des enfants va de 21,9 % au Gabon à 61% en République Centrafricaine. Les mutilations génitales féminines bien que non pratiqué dans tous les pays, atteint plus de 34% au Tchad. Au Cameroun, 39% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des actes de violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Généralement causée par une personne de leur entourage», décrit la ministre.
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Pour impacter et réduire ces chiffres, ONU Femmes pensent qu’il faut changer de paradigme. «Les premières décennies n’ont peut-être pas mis l’accent sur un partenariat essentiel. Aujourd’hui, il est question de travailler conjointement avec les leaders traditionnels et religieux car ils sont les relais fondamentaux des réalités que les filles vivent dans leur communauté », soutient Florence Raes, Directrice Régionale ad intérim ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale.
Le forum organisé à Douala les 14 et 15 décembre, à l’intention des leaders traditionnels venus du Mali, Niger, Nigéria, Libéria, Côte d’Ivoire, Sénégal, Sierra Léone, Togo, Tchad, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo et du Cameroun vise donc à axer les efforts sur la prévention de base en s’attaquant aux causes profondes de cette violence.
« Nous, détenteur du pouvoir ancestrale, sommes appelés à nous servir de ce pouvoir pour mettre fin aux diverses formes de domination masculine qui contribue à reproduire sans cesse les inégalités et la violence dans notre société… Les coutumes africaines authentiques que nous défendons sont favorables à la justice et à la protection de droits des femmes», révèle Chief Fonjinju Tatabong Alexander du groupement Lenale Ndem à Melong dans la région du Littoral au Cameroun.
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