Sdf: Le G27 et Ni John Fru Ndi se déchirent

Les militants qui dénoncent les dérives dictatoriales et la violation des textes et statuts par le président du parti disent ne plus prendre part aux réunions du Nec jusqu’à nouvel avis.

A deux ans de la prochaine élection présidentielle, la crise née au Social democratic front (Sdf) au sortir de la précédente présidentielle de 2018 est à son paroxysme. Une situation jugée « extrêmement préoccupante » par le G27 qui s’est réuni à Douala, dans le cabinet parlementaire du président régional du Sdf, l’honorable Jean Michel NINTCHEU, afin de réfléchir sur la conduite à tenir et visant à remmener Ni John FRU NDI, président national, à l’orthodoxie du parti. « Nous vous avons invité aujourd’hui pour vous faire part de la situation extrêmement préoccupante au sein du Sdf (…). Depuis la dernière élection présidentielle, nous avons constaté que les trois leviers fondamentaux du parti (Manifeste, Statuts et Règlement intérieur) ont été régulièrement torpillés et violés pour des intérêts et des intentions qui n’ont rien à voir avec la Social-démocratie », lance Jean Michel NINTCHEU.

A en croire le président régional du parti, « depuis la dernière présidentielle, nous nous battons pour que le Sdf retrouve sa vitalité des années 90. Ce combat n’est pas facile en interne, car la hiérarchie du parti tente désespérément de freiner des quatre fers pour transformer progressivement le Sdf en une coquille vide dans le seul et unique dessein de bénéficier des privilèges du régime en place ». Afin d’apporter des solutions aux problèmes nés de ce scrutin au terme duquel le Sdf avait enregistré un score de 3%, se classant 3ème, des commissions avaient été créées et des résolutions prises. Lesquelles résolutions n’ont jusqu’ici pas été appliquées par le président du parti. « Le président national n’a pas appliqué les résolutions et a plutôt procédé unilatéralement à des nominations anti-statutaires au sein du Nec, afin de créer une majorité artificielle au Nec et avoir un rapport de force factice dans la perspective du prochain congrès du parti. Ces manœuvres visent à mettre Joshua OSIH (3% à la dernière présidentielle) à la tête du parti, quitte à créer un naufrage collectif irréversible », note Jean Robert Wafo, selon qui, l’objectif final est de « brader le parti au pouvoir en place ».

Fru Ndi accusé d’avoir la mainmise sur toutes les instances du parti

Il est également reproché au président national du Sdf sa volonté d’avoir la mainmise sur toutes les instances du parti, en violation des textes et règlements. D’après le secrétaire national l’organisation, « Fru Ndi a imposé sa volonté au Nec en procédant à la dissolution anti-statutaire de tous les comités exécutifs régionaux en fonction dans les 10 régions du pays, au mépris des résolutions des précédents Nec qui avaient validé le travail de réorganisation des structures du parti dans ces régions ». En outre, « le président a remplacé les élus dans ces 10 régions par ses hommes. Ces manœuvres indigestes montrent l’intention du président national de garder la main totalement biaisée et outrancièrement partisane sur la sélection des délégués dans la perspective de la prochaine convention du parti, afin d’imposer son dauphin putatif à la tête du parti », insiste Jean Robert WAFO.

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Pour ne pas se rendre complice du déclin du parti, plusieurs décisions ont été prises par les membres du G27. Les membres de ce groupe qui, disent ils, constituent la grande majorité des militants du Sdf déclarent ne plus prendre part aux Nec convoqués et présidés par le président national. « Nous estimons que ce Nec est illégal et illégitime, parce que composé de membres du shadow cabinet nommés de manière illégale et anti statutaire », note Me Mustapha NGWANA. Surtout que les résolutions prises au Nec depuis des années n’émanent pas des militants, à en croire les membres du G27. « Lors de ces Nec, il réunit des membres dans sa maison pour écrire ce qu’on appellera résolutions, et qui n’ont rien à voir avec ce qui a été décidé lors de ladite réunion », argue l’avocat. A en croire le conseil juridique du parti, deux procédures judiciaires sont en cours au tribunal de grande instance du Mfoundi. Il déplore également le fait que le mandat de l’actuel Nec a expiré depuis le 18 février, mais, aucun signe de congrès en vue, pour le renouveler. Contactée, Me Adeline DJOMGANG, secrétaire générale du Sdf récemment nommée par le chairman n’y accorde pas grand intérêt. “Si le G27 n’est pas un organe du parti ! Pourquoi souhaiteriez vous que je parle des individus alors que je m’occupe du volet administratif du parti, d’où la nécessité d’évoquer essentiellement les organes !”, lâche-t-elle, sans plus.