Insécurité sur l’axe Dibamba – Edéa: le point dans les agences de transport

Pendant que dans certaines agences qui ont vu leurs bus attaqués à la pierre, l’heure est à la prise en charge des victimes, dans d’autres, on spécule encore sur la suspension ou non des voyages de nuit.

Le sujet n’échappe pas aux conversations dans la salle d’embarquement de la ligne Douala-Yaoundé, à l’agence de transport interurbain Touristique Voyage. « J’espère qu’il n’y aura plus de coupeurs de route », lance un jeune homme à la dame qui enregistre les voyageurs et délivre les tickets de voyage. “Est-ce que c’est elle qui les a envoyés sur la route attaquer les bus?”, répond un autre passager. La réponse est approuvée par les autres présents et la guichetière, qui rassure ses passagers. « Le gouvernement s’est saisi de l’affaire. La sécurité va revenir sur la route. Vous pouvez voyager tranquillement », lâche-t-elle. Les discussions se poursuivent. Et bien que cela se passe dans une atmosphère détendue, la peur est bien perceptible dans les propos de ces hommes et femmes qui achètent leurs billets pour le voyage de nuit, et pour les départs de 4h, notamment.

48h après l’attaque à la pierre des usagers de la route de l’axe Douala – Yaoundé, la vie semble avoir repris son cours normal à Touristique Voyage. Du moins, pour ce qui est de l’enregistrement et du transport des passagers. Depuis la survenue de ce malheureux évènement, le quotidien de certains responsables de cette agence de transport interurbain est rythmé par des va-et-vient à l’hôpital de la garnison militaire de Douala, où la principale victime de cette attaque à la pierre dont a été victime l’un des bus en partance de Yaoundé, est internée. « Comme vous le savez, les événements sont survenus dans la nuit de dimanche. La pierre qui a été lancée par ces brigands a transpercé le pare-brise et est allé se loger sur la tête d’une femme qui était assise à la troisième rangée de siège derrière le chauffeur », informe un employé de Touristique voyage.

Selon ce dernier, la grosse pierre a laissé un trou béant sur la tête de la dame. Conduite à l’hôpital de la garnison militaire, la dame a effectué un scanner. « Son cas nous inquiète vraiment. Surtout qu’elle est enceinte. Je reviens ainsi de l’hôpital. Des examens complémentaires doivent être fait, notamment, une radio de son cou. Et tout cela est à nos frais », poursuit l’homme d’après qui les voyages de nuit se poursuivent. Les chauffeurs ont été appelés à beaucoup plus de prudence, et à ne pas s’arrêter si une telle attaque se reproduit.

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Du côté de Bucavoyages, la sérénité semble n’être pas revenue chez les responsables de cette agence de transport interurbain. Ici comme ailleurs, aucune visite de réconfort n’a été effectuée par les autorités administratives de la ville. Le chef d’agence rencontré ici est peu disert, et ne semble pas rassuré, sur les mesures prises par la haute hiérarchie de cette agence de transport. « Deux de nos bus ont été attaqués. Ils sont pour le moment immobilisés », lâche-t-il. Et pour ce qui est des voyages de nuit. « Nous attendions une réponse du gouvernement. Et une note est sortie demandant de ne plus voyager la nuit, à partir de 23h. Donc, peut-être demain, nous allons arrêter les voyages de nuit », informe-t-il dubitatif. Le responsable de cette agence ne se prononcera pas sur les éventuels blessés et sur les réelles mesures prises depuis la survenue de cette attaque.

Outre Touristiques voyages et Bocavoyages, Cérises voyages et plusieurs autres véhicules de particuliers ont également été pris pour cible courant cette nuit du dimanche, 12 mars 2023. Laquelle attaque a suscité la sortie du gouverneur de la région du Littoral, le lendemain, lundi, 13 mars, au cours de laquelle il annonçait l’arrestation de quatre suspects et une batterie de mesures sécuritaires qui seront mises sur pied dans la zone Dibamba – Pouma – Edéa.