Idabato : le sous-préfet libre, l’adjoint au maire toujours captif

Roland Ewane enlevé le 1er octobre 2024 a été remis en liberté au soir du lundi 17 mars 2025. L’adjoint au maire de la commune d’Idabato, Ismael Etongo, reste captif. Le Minat apporte quelques éclaircissements sur les circonstances de cette libération.
Par Armel Mouanjo
On en sait un peu plus sur les circonstances de la libération du sous-préfet de Idabato, Ewane Roland, enlevé dans la nuit du 1er octobre 2024 par des hommes armés qui sont ensuite partis en direction du Nigéria à bord de pirogues à moteurs. Au cours du point de presse qu’il a donné dans la soirée d’hier, mardi, 18 mars 2025, le ministre de l’Administration Territoriale (Minat), Paul Atanga Nji a apporté quelques éclaircissements sur cet heureux dénouement.
Instructions
« La libération du sous-préfet d’Idabato s’est faite hier (lundi) aux environs de 17h », lâche d’entrée, le Minat. Et de poursuivre. « Ils ont ensuite pris la route avec le gouverneur (de la région du Sud-Ouest), le préfet (du département du Ndian) et son épouse pour rencontrer le ministre de l’Administration territoriale », informe Paul Atanga Nji. Le Minat renseigne par ailleurs sur quelques dispositions prises par l’Etat du Cameroun pour assurer la libération de cet administrateur civil. « Dès qu’il a été kidnappé, le chef de l’Etat a donné des instructions fermes demandant de tout mettre en œuvre pour assurer la libération du sous-préfet d’Idabato. Une semaine après cette prise d’otage, j’ai reçu une correspondance du ministre d’Etat Sgpr qui nous donnait les instructions formelles du chef de l’Etat adressées au Minat, aux gouverneurs, aux préfets et à toute l’administration camerounaise de tout mettre en œuvre pour assurer la libération du sous-préfet ».
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C’est ainsi, explique le Minat, qu’en exécution de ces très hautes directives, le gouverneur de la région du Sud-Ouest a activé tous les réseaux pour établir le contact et discuter pour avoir des signes de vie. « Il fallait d’abord qu’on s’assure que le sous-préfet d’Idabato est vivant. Cela a été fait. Et nous avons régulièrement discuté avec ces hommes de l’ombre, son épouse, le préfet et le gouverneur », note Paul Atanga Nji. Le Minat regrette cependant les tortures et sévices corporels subis par ce fonctionnaire et salue son courage et sa détermination à rester en vie. Mais aussi la détermination de l’Etat du Cameroun à le libérer. « Il y a aussi eu des démarches diplomatiques pour assurer sa protection. Ces terroristes ont fait des demandes inacceptables. Mais, on n’a pas baissé. Il a été libéré hier (lundi). Et il était 17h10 lorsqu’il a été officiellement remis aux mains des autorités camerounaises », se réjouit Paul Atanga Nji.
L’adjoint au maire toujours captif
Quid de Ismael Etongo, 2ème adjoint au maire de la commune de Idabato ? « L’adjoint au maire est resté captif. Nous allons continuer de mener des discussions pour assurer sa libération inconditionnelle. Nous allons continuer à travailler pour assurer la libération du 2ème adjoint au maire », promet le Minat. L’information de la libération de Ewane Roland sous-préfet de Idabato, département du Ndian, région du Sud-Ouest est tombée dans la nuit du lundi, 17 mars 2025. Dans le message-porté annonçant sa libération, on peut y lire que l’autorité administrative « a été libérée le 17 mars 2025 aux environs de 19h12 par ses ravisseurs. Il est conduit au camp du Bataillon d’intervention rapide (Bir) à Jabane. Il présente un bon état physique malgré qu’il a perdu du poids. Cette autorité administrative sera conduite à Buea demain matin (hier) sous escorte des éléments du Bir et de la Grie ».
Lire aussi : Enlèvement du sous-préfet d’Idabato : le gouvernement réagit… 53 jours plus tard
Une première satisfaction, 5 mois et 17 jours après l’enlèvement de ces deux hommes dans la nuit du 1er octobre 2024, par des gens lourdement armés, lesquels avaient pris la direction du Nigéria à bord de plusieurs pirogues à moteurs. Quelques semaines plus tard, les ravisseurs ont posé des conditions pour la remise en liberté de ces camerounais. Une somme de 100 millions de Fcfa a été exigée pour leurs libérations, ainsi que des groupes électrogènes et la libération des prisonniers nigérians détenus à la prison de Buea. Des vidéos de tortures du sous-préfet avaient ensuite inondé la toile, sans doute pour faire pression et obtenir le paiement de la rançon. Une rançon dont rien ne filtre sur son paiement ou non.
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