Dr Gaël Ngnegue Plong : « À 25 semaines, la présence de vie n’est pas viable ni pérenne »

Le directeur de l’hôpital de district de Logbaba est revenu sur l’affaire des triplés décédés le jeudi 23 janvier. Il était l’invité de « Sacré matin » sur radio Balafon ce lundi 27 janvier 2025.
Le décès des triplés nés prématurément à l’hôpital de district de Logbaba a suscité une vive polémique ces derniers jours. Invité de l’émission Sacré matin sur Radio Balafon, ce lundi 27 janvier 2025, le directeur de l’établissement, Dr Gaël Ngnegue Plong, détaille les circonstances de ce drame. Selon le médecin, la patiente, une femme de 25 ans enceinte de 25 semaines, s’est présentée à l’hôpital pour une menace d’avortement inévitable. « Une menace d’avortement inévitable, c’est une situation où la fausse couche devient inéluctable ; à ce stade de la grossesse, la priorité médicale est de sauver la mère, car les embryons qui sortent sont non viables », explique le directeur de l’hôpital.
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Il rajoute que le seuil de viabilité des bébés prématurés est fixé à 28 semaines de grossesse. « Avant cet âge, on parle d’avortement ou de fausse couche, car les embryons qui apparaissent vivants n’ont aucune chance de survie pérenne », déclare-t-il. Face à la gravité de la situation, l’équipe médicale a concentré ses efforts sur la prise en charge de la patiente, qui présentait un risque élevé d’hémorragie post-partum. « Nous avons maîtrisé l’hémorragie et sauvé la vie de la mère ; entre 3 h et 11 h, tout ce qui devait être fait selon les protocoles médicaux a été appliqué », assure le Dr Gaël Ngnegue Plong.
Des bébés non viables, mais un accompagnement humain
Pour le directeur de l’hôpital, il est faux de dire que les bébés n’ont pas été pris en charge. Il affirme que le poids des bébés qui était compris entre 500 et 600 g a été un frein à leur prise en charge au sein de cette formation sanitaire. « À ce stade, même les couveuses classiques ne permettent pas de sauver ces bébés ; les y placer reviendrait à les condamner, car elles ne sont pas adaptées pour des embryons aussi fragiles ; nous avons toutefois tenté de leur apporter un conditionnement thermique adapté », affirme le Dr Gaël Ngnegue Plong.
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Face aux critiques sur l’utilisation de « cartons » pour transporter les prématurés, le Dr Ngnegue Plong précise que ce n’était pas que du carton, mais un conditionnement improvisé pour reproduire une couveuse mobile souvent utilisée en zones reculées ou dans des contextes d’urgence. « Ce type de solution est parfois nécessaire ; ce que nous avons fait relevait d’un choix humain et médical dans une situation désespérée », argue le médecin.

Triplés de Logbaba transportés dans des cartons
Pour sa défense, le directeur d’ajouter que l’hôpital de district de Logbaba dispose d’un service de néonatologie opérationnel depuis quatre ans qui a déjà sauvé près de 600 enfants. « Nous avons déjà géré des naissances de triplés dans le passé ; nous savons le faire ; mais ici, les conditions étaient exceptionnelles ; ces embryons étaient trop immatures pour espérer une survie », renchérit le médecin.
Les multiples causes d’un avortement tardif
Dans son intervention, le médecin détaille également les facteurs qui peuvent conduire à un avortement tardif. « Les causes peuvent être liées à la mère à travers des maladies comme l’hypertension, le diabète, le paludisme ou une infection, ou encore à l’enfant, notamment en cas de malformations ou de complications environnementales comme le stress ; parfois, ces situations échappent à tout contrôle humain ; c’est le mystère de la vie », déclare le Dr Gaël Ngnegue Plong.
Par ailleurs, Dr Gaël Ngnegue Plong appelle à un examen objectif de la situation. « Nous sommes médecins, mais avant tout humains ; même en phase terminale d’un cancer, une personne mérite des soins et un accompagnement ; nous avons tout mis en œuvre pour sauver ces embryons et accompagner leur mère ; malheureusement, la médecine a ses limites face à certaines situations », fait savoir le directeur de l’hôpital.
L’opinion choquée
En rappel, des triplés prématurés sont morts après avoir été installés dans des cartons pour leurs transfert faute d’infrastructures appropriées. L’on apprend que des membres de la famille endeuillée sont en garde à vue pour après avoir violemment réagi après la mort des bébés.
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