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Douala : la mairie a démarré les casses

Une semaine après l’effondrement de l’immeuble R+4 qui a fait officiellement 40 morts, le maire de Douala a procédé à la destruction des immeubles à risque à Ndogbong. 

Par Armel Mouandjo

Le premier immeuble à être rasé par les engins de la mairie de la ville de Douala est un R+1. L’immeuble déjà habité et voisin du R+4 qui s’était effondré, il y a une semaine avait été en partie touché par ce bâtiment pendant son effondrement. Hier mardi, 1er août 2023, les engins ont achevé de raser le reste de cette maison, sous le regard impuissant des occupants. Préalablement informés.

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La démolition du second a commencé dans l’après-midi de ce mardi. Selon des experts de la communauté urbaine rencontrée sur les lieux,  ces immeubles ne respectent pas les normes de construction. Les propriétaires n’ont pu présenter aucune autorisation de construire. L’on peut d’ailleurs remarquer que le diamètre des poteaux qui supportaient le 1er bâtiment démoli est très maigre par rapport à la masse des appartements qu’ils soutenaient. La Communauté urbaine a recensé et répertoriés plusieurs autres immeubles défaillants et à démolir dans ce quartier. Ceux-là attendent patiemment leur tour. Les propriétaires ont reçu un préavis de 48 heures pour déguerpir. « On pensait que c’était la blague, mais ils ont commencé », regrette un habitant d’un bâtiment ciblé.

Des casses qui suscitent déjà la controverse

Ces démolitions ont déjà laissé quelques familles à la belle étoile.  Certains habitants pensent qu’on ne leur a pas laissé assez de temps pour partir. Les avis à ce sujet sont partagés parmi les populations. Pour certains, la mairie a été très claire. « On ne peut bas bâtir un immeuble comme celui-ci (pointant un bâtiment) sans permis de construire.  Le concerné lui-même ne se plaint pas parce qu’il sait qu’il est en erreur », affirme une voisine dont le domicile a subi des dégâts collatéraux. Une partie de son toit est arraché.

On sauve ce qu’on peut…

Un groupe de jeunes venus vivre les casses en direct soutient cette action gouvernementale. « Ça fait mal, mais c’est pour un grand bien. Il vaut mieux être sans abris sous la pluie que de mourir dans une maison mal construite », explique l’un d’eux.

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Certains habitants de ce quartier reprochent la procédure qui a conduit à la démolition de ces immeubles. « L’État n’a mené aucune étude technique au préalable avant de casser. Pourtant, normalement avant cette opération, une expertise et même une contre-expertise devrait être faite pour attester de ce que l’immeuble ciblée représente une menace pour les occupants et pour le quartier. Ce n’est visiblement pas ce qu’il s’est passé. Et c’est bien dommage », regrette un habitant. Les victimes de ces démolitions essayent tant bien que mal de rassembler et de sortir les objets utiles, des tôles, des effets personnels, avant la suite des casses.