Douala: au moins 30 morts dans l’effondrement d’un immeuble

Le drame est survenu dans la nuit de samedi à Dimanche, vers minuit, au lieu-dit Mobil Guinness et le bilan ne cesse de s’alourdir. 

Sur le site de l’effondrement au lieu-dit Compteur rouge, derrière “Mobil Guinness”, il ne reste plus qu’un amas de bétons et de fer. Dimanche matin, 23 juillet 2023, sur le site qui abritait encore il y a quelques heures un immeuble R+4, des populations s’activent comme elles peuvent à sortir les victimes. Munie de pelles, et à mains nues, la foule qui a pris d’assaut les lieux depuis l’instant de l’effondrement déplace les amas de bétons et de fer pour essayer de sauver les survivants. Une tâche qui n’est pas rendue facile par la marée humaine qui a pris d’assaut les lieux. De nombreux riverains y sont depuis minuit, après avoir entendu le bruit assourdissant qui les a sortis de leurs maisons. « Il était minuit douze minutes quand j’ai été réveillée par un grand bruit, comme une explosion. J’entends des gens crier ô secours! Ô secours ! Le temps de me lever et m’habiller, je sors avec mon mari et ma fille. Tout le quartier était déjà dehors. On a essayé de sortir certains corps, dont ceux de bébés », relate une voisine.

La mobilisation des voisins ne suffit pas pour venir en aide rapidement aux victimes qui sont encore vivants. Les secours tardent à arriver, apprend-on. Les victimes, vivantes, ou mortes sont extraites, les unes après les autres. Parmi elles, les enfants du défunt propriétaire de l’immeuble. Leur maman y a échappé parce que partie à la boulangerie lorsque survient le drame. Sous le gravas, son fils et ses deux beaux-fils, informe-t-elle. Selon cette dame, l’immeuble abritait 80 locataires, et comptait plus de 35 studios et chambres, tous occupés. Parmi les victimes, apprend-on, une famille de cinq personnes, ensevelie. Certains, venus passer les vacances chez des proches comptent parmi les victimes. Tout comme un jeune bachelier qui fêtait au 2e étage, la réussite à son examen, avec ses amis. L’immeuble a emporté dans sa chute un pan d’une maison voisine.

Immeuble de la mort

Les fouilles s’accélèrent dimanche en matinée lorsque les secours arrivent et les victimes sont extraites des décombres. D’après le gouverneur de la région du littoral descendu sur les lieux, le bilan de cette catastrophe à ce moment là fait état de 31 victimes dont 12 décès. A l’hôpital Laquintinie de Douala on informe ce lundi matin que le bilan est désormais de 30 morts.

Sur les causes de cet effondrement, les habitants du quartier ont leur idée. « Nous avons surnommé cette maison immeuble de la mort depuis notre enfance. On savait qu’un jour cet immeuble allait tomber », renseigne un jeune habitant du quartier. Des sources concordantes affirment que l’immeuble grandissait en altitude, lorsque le bailleur recevait des avances de loyer de nouveaux locataires. Les couts dans cet immeuble étaient bon marchés, apprend-on. 10 000Fcfa pour les chambres, et 20000 Fcfa pour les studios.