Cameroun : menace sur la fourniture d’électricité dès ce 10 mai
Les sous-traitants réclament entre autre à Eneo, le paiement de plus de 15 milliards Fcfa et une meilleure considération, faute de quoi, ils observeront un arrêt de travail dès ce mercredi 10 mai 2023.
Le jour j fixé par les entreprises sous-traitantes d’Eneo, membres de l’Organisation interprofessionnelle des sociétés d’électricité et d’eau du Cameroun (Oriselec) pour matérialiser leur mécontentement est arrivé. Dans un « avis d’arrêts de travaux à Eneo et au grand public », ces entreprises qui effectuent jusqu’à 95% des travaux du fournisseur d’électricité disent avoir pris la décision de cesser toute activité sur tous les réseaux électriques à partir de ce mercredi, 10 mai sur toute l’étendue du territoire national. Un arrêt de travail qui intervient, comme l’expliquait Simon LAPNET, au cours de la conférence de presse qu’il a donné le 27 avril dernier à Douala, après épuisement de toutes les voies de recours pour trouver des solutions aux différends qui opposent Eneo et ses sous-traitants.
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L’un des principaux points d’achoppement est le non-paiement de plus de 15 milliards Fcfa. « Seulement 20 ou 30% des prestations que nous effectuons sont payées et le reste est oublié. Et les impayés s’entassent au fil des ans. De 2015 à 2020, nous réclamons des impayés d’un peu plus de 6 milliards Fcfa. Et de 2020 à 2023, nous sommes à plus de 10 milliards Fcfa d’impayés », note le président de l’Oriselec, Simon LAPNET. Las de réclamer ces paiements, ces entreprises sous-traitantes ont saisi le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) qui a créé une commission présidée par Arsel. 9 points de désaccords sont soumis pendant la réunion. « Aucun n’a été résolu. Arsel a fait une proposition de résolution de l’un des points, et Eneo refuse de l’adopter. Ce point porte sur les branchements. Eneo a revu les prix du branchement à la baisse, passant de 22 500Fcfa à 4000Fcfa le branchement », explique Simon LAPNET d’après qui, plus grave, « les entreprises qui refusent ce nouveau prix sont mises de côté et leur code fournisseur suspendu avec l’impossibilité de réclamer le paiement de leurs factures en instance. Et c’est ce point qui nous conduit à la grève », regrettait – il.
Outre le paiement de ces arriérés, ces entreprises exigent que celles suspendues abusivement pour avoir refusé de travailler à ces prix imposés par Eneo soient autorisées à poursuivre leurs prestations. « Nous exigeons à l’avenir, plus de considération de la part d’Eneo qui utilise des subterfuges pour ne pas nous payer ou pour retarder le plus longtemps possible l’achèvement et le paiement de certains travaux », fait savoir le président de Oriseelec. Autre souci relevé, pour ce qui est des travaux réseaux, dans la politique gouvernementale visant à remplacer tous les poteaux bois en béton, Eneo a, indiquent ces entreprises, imposé des prix inacceptables. Non contentes, elles ont initié une séance de travail tenu avec les fournisseurs de gravier et de sable, laquelle a abouti à des prix acceptables que Eneo a accepté d’appliquer sous la pression du Minee, mais, ne respecte pas.
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Une politique de non-paiement d’Eneo fait que chaque année, des dizaines d’entreprises ne pouvant plus honorer leurs engagements (salaires, Cnps, impôts et charges liées au fonctionnement) ferment les portes ; lesquelles sont remplacées par de nouvelles, auxquelles Eneo accorde l’agrément.
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