Aviation: les aiguilleurs du ciel camerounais guettent un éclairci

Les contrôleurs aériens, réunis au sein de la Cameroon Air Traffic Controllers’ Association (CATCA), ont réuni la presse ce mercredi 12 octobre pour parler de leur métier et sensibiliser sur leurs doléances dont l’une des principales est l’élaboration d’un plan de carrière sans nuages.

La rencontre s’est tenue en prélude à la journée mondiale à eux consacrée chaque 20 octobre et était sous le thème  «Contrôleur aérien et relance post-Covid des activités aéronautiques au Cameroun ». Sur ce pan précis, La CATCA créée en 1993 rappelle le rôle central que les contrôleurs aériens ont joué pendant la covid notamment dans l’acheminement  des vaccins covid-19 au Cameroun et autres dons venus de pays diverses. Pour survivre à la baisse du trafic (66% entre 2019 et 2020) des mesures ont été prises notamment  la réorganisation des effectifs, la baisse salariale et le gel des formations…). Mais avec le retour progressif à la normale, la CATCA qui compte près de 60 membres se dit prête à assumer le rôle qui lui est dévolu. « Vu la croissance du trafic qui a totalement repris, nous pouvons dire que nous sommes prêts à faire face à tout ce qui peut se présenter à nous », a déclaré Michael Ouagni, Président de L’association des contrôleurs aériens du Cameroun.

Plaidoyer pour de meilleures conditions de travail

Une vue de la salle lors de l’échange entre la presse et les contrôleurs aériens camerounais Télé’Asu

La rencontre avec la presse a aussi été l’occasion de revenir sur le mouvement de grève qui a paralysé plusieurs aéroports africains d’Afrique Centrale et de l’Ouest, le 23 septembre 2022. Dans le communiqué final publié à l’issue de la rencontre, La CATCA fait savoir que le mouvement d’humeur, assidûment suivi par 716 Contrôleurs Aériens (soit 94,12 % des effectifs des contrôleurs de l’ASECNA) dans 39 tours de contrôle et 12 Centres de Contrôle Régionaux (CCR) dans les 17 pays, n’est que la conséquence de l’échec des négociations entre la direction générale de l’ASECNA et l’Union des Syndicats des Contrôleurs Aériens de l’Agence (USYCAA).

La rencontre a été l’occasion de rappeler les griefs qui ont conduit à cette grève notamment le renforcement des capacités opérationnelles, l’épanouissement professionnel et le plan de carrière du Contrôleur Aérien de l’ASECNA. «Parmi les revendications il y’a le plan de carrière qui peut résoudre totalement le problème mais aussi la revalorisation des heures de nuit » fait savoir Michael Ouagni.

L’association compte sur le comité des ministres des transports de l’ASECNA convoquée pour le lundi 17 octobre 2022 à Dakar pour apporter une solution à leurs séries de 19 revendications dont huit nouvellement posées et les 11 points gelés pour cause de Covid-19.

Une profession à revaloriser

Roger Diffo, ancien secrétaire général de L’Association des contrôleurs aériens du Cameroun, Liconnet Vanessa contrôleur aérien, délégué du personnel, Aéroport de Douala, Bel-Dieu Charles Guillom, Secrétaire à l’organisation et l’information du Syndicat des contrôleurs aériens du Cameroun (SYNCAC) ou encore Armand Nlaté, chef des opérations ATC ( Air Traffic Controller) ASECNA Aéroport international de Douala ont chacun pris la parole pour rappeler le rôle essentiel du contrôleur aérien dans l’aviation.  « Le contrôle aérien est une profession multitâche qui requiert une concentration constante et une sérénité psychologique. Déjà confronté au stress lié à sa fonction, l’aiguilleur du ciel ne peut malheureusement pas évoluer au top de ses capacités dans un environnement de travail anxiogène », fait savoir Michael Ouagni. Bel-Dieu Charles Guillom d’ajouter que « le contrôleur aérien est celui qui assure la sécurité d’un vol du décollage à l’atterrissage. C’est lui le principal interlocuteur du pilote ». On apprend ainsi que le contrôleur aérien voit pour le pilote et l’informe de tout obstacle qui peut menacer la sécurité du vol. Il mérite donc un meilleur traitement pour moins de turbulences sur son parcours.