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Média : Aboudi Ottou « Nous avons l’ambition de leur fournir une information fiable, documentée »

Nommé chef de bureau de l’Agence Ecofin à Kinshasa il y’a trois mois, l’ancien coordonnateur du bureau local d’Agence Ecofin et rédacteur en chef d’Investir au Cameroun évoque les priorités de sa mission.

Pourquoi avoir choisi Kinshasa comme nouveau bureau pour l’Agence Ecofin et quels sont, selon vous, les atouts stratégiques de la ville pour le développement de l’information économique ?

Il convient d’abord de préciser que l’ouverture du bureau de l’Agence Ecofin à Kinshasa s’est accompagnée du lancement de Bankable. Il s’agit d’une plateforme d’informations économiques et financières dédiée à la RDC, opérée par l’Agence. En ma qualité de chef de bureau de l’Agence Ecofin à Kinshasa, je suis également le rédacteur en chef de Bankable.

Par ailleurs, vous savez que la RDC est aujourd’hui au cœur de la transition énergétique mondiale. C’est le seul pays connu à ce jour qui regorge de tous les minerais (cuivre, cobalt, lithium, nickel, zinc…) nécessaires au passage des combustibles fossiles à l’énergie renouvelable. Il possède un gigantesque potentiel agricole et hydroélectrique, et absorbe à lui seul jusqu’à 1,5 milliard de tonnes de CO2.

Aristide Aboudi devant les locaux de l’agence Ecofin à Kinshasa . (c) Télé’Asu

 

De ce fait, la RDC est scrutée par plusieurs acteurs internationaux. Avec Bankable, nous avons l’ambition de leur fournir une information fiable, documentée et traitée selon les standards internationaux, mais sous un angle africain, sur l’économie de ce pays.

Quelles sont vos priorités en tant que chef du bureau à Kinshasa pour renforcer l’influence et la crédibilité d’Agence Ecofin dans ce pays du continent ?

Ma priorité est de construire la notoriété de Bankable, et je peux dire que les premiers résultats sont prometteurs. En moins de trois mois, nous avons déjà des dizaines d’articles qui franchissent la barre des 40 000 vues sur Twitter quelques jours après leur publication. Nous avons également été présents lors des grands événements économiques liés à la RDC, comme le Rebranding Africa Forum à Bruxelles ou le Makutano à Kinshasa. Par ailleurs, nous recevons de très bons retours de la part des acteurs économiques locaux et des institutions internationales.

Pour renforcer tout cela, nous devons, à très court terme, augmenter le nombre de dépêches produites par jour. Pour cela, il est essentiel de constituer une équipe localement. Pour l’instant, nous nous appuyons sur la rédaction mère de l’Agence Ecofin. Je souhaite d’ailleurs remercier tous mes collègues pour leur soutien. Un merci particulier à Idriss Linge, sans qui nous n’aurions pas obtenu les résultats actuels.

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Nous devons également travailler à améliorer, à la fois qualitativement et quantitativement, la couverture de l’actualité économique de la RDC par l’Agence Ecofin et toutes ses plateformes spécialisées, comme We Are Tech. Ce travail se fait en collaboration avec les autres collègues de l’Agence.

Comment comptez-vous développer la couverture économique et financière de la République Démocratique du Congo (RDC) ?

Notre stratégie repose sur trois axes : exploiter l’importante docuthèque et le vaste réseau d’information construit par l’Agence Ecofin en plus de 10 ans d’existence ; construire un réseau d’information local ; et être présents autant que possible aux événements économiques majeurs qui concernent la RDC dans le monde.

Quels sont les secteurs les plus porteurs dans un pays comme la RDC ?

La RDC regorge d’opportunités d’investissement. En plus de la richesse de son sol et de son sous-sol, le pays compte près de 100 millions d’habitants à nourrir, loger, éduquer, soigner, vêtir et pourvoir en services financiers ou en connectivité. Par ailleurs, il s’agit d’un vaste territoire à équiper en infrastructures, notamment dans les secteurs des transports et de l’énergie.

À titre d’illustration, malgré son potentiel, un peu plus de 20 % de la population a accès à l’électricité à ce jour. Ces cinq dernières années, les entreprises minières ont, par exemple, dépensé 4 milliards de dollars américains pour importer de l’électricité et acheter du combustible afin de combler leur déficit énergétique, selon les chiffres de la Société nationale d’électricité (SNEL).

Quels défis majeurs anticipez-vous dans votre nouvelle mission à Kinshasa et comment comptez-vous y faire face ?

Le premier défi est certainement celui des ressources humaines. Avec un indice de capital humain de 0,37, la RDC reste en deçà de la moyenne de l’Afrique subsaharienne (0,40) et occupe le 164e rang sur 174 pays classés dans le monde. L’Agence Ecofin est donc aussi là pour transmettre la longue expérience acquise dans le traitement de l’information économique et financière. Nous prévoyons des sessions de formation pour notre personnel et avons la capacité de les étendre à tout l’écosystème.

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Il faut aussi intégrer que la RDC est un pays-continent, avec une superficie de plus de deux millions de kilomètres carrés et un déficit d’infrastructures de transport. Il n’est donc pas toujours facile de se déplacer, que ce soit pour des trajets interurbains ou urbains. Dans la capitale, Kinshasa, par exemple, les embouteillages sont une réalité quotidienne. Heureusement, l’Agence a une longue expérience en télétravail et en travail à distance, qui nous est utile pour y faire face.

Par ailleurs, comme je l’ai souligné plus haut, le pays doit encore faire beaucoup de progrès en matière de fourniture d’énergie électrique. L’État de droit doit également être renforcé, ce qui peut représenter un défi pour l’accès à l’information ou la sécurité des journalistes. Mais je crois que le respect des règles professionnelles et déontologiques, qui est la marque de fabrique de l’Agence Ecofin, constitue un atout majeur pour surmonter cette difficulté.

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