3e Forum économique de Douala : un appel à l’engagement pour une transformation durable

Selon les organisateurs, la ville qui fait pourtant face à d’énormes défis en matière de transport et d’urbanisme représente 70 % du PIB national et 45 % du PIB de la sous-région.

Le lancement de la troisième édition du Forum économique de Douala (Fed) a eu lieu ce mercredi 13 novembre 2024. L’événement est désormais incontournable pour réfléchir aux perspectives économiques de la capitale économique camerounaise ainsi que de toute la sous-région. Ce forum, qui se déroule jusqu’au 15 novembre, est centré sur le thème : « Logistique et infrastructure économique comme éléments d’import-substitution dans les économies en développement ».

Le 14 novembre 2024 au palais de la culture de Douala

Olivier Kingue Molli, promoteur du Forum et coordonnateur général, souligne lors de la cérémonie d’ouverture l’importance capitale de Douala dans l’économie nationale et sous-régionale. Selon lui, la ville représente 70 % de contribution à l’économie nationale et 45 % dans celle de la sous-région. Il met également en évidence les défis auxquels la ville doit faire face, notamment en matière de transport et d’urbanisme. « La ville est confrontée à un défi infrastructurel majeur, tout comme en matière de transport, où il y a des enjeux de redéploiements significatifs ; quant à l’immobilier, on n’a pas encore trouvé de réponses fiables pour un accès plus facile aux logements », déclare-t-il avant d’insister aussi sur la nécessité de trouver des solutions adaptées aux besoins d’une ville en pleine expansion.

Un Cadre permanent de concertation

Samuel Njanga Kondo, Président du Syndustricam, prenant la parole bien avant, a souhaité la création d’un cadre permanent de concertation pour réfléchir à des stratégies pour booster l’essor des industries dans la ville de Douala. Entre autres conditions importantes qui doivent être remplies selon lui, un cadre juridique transparent et des infrastructures modernes.
Un avis que partage le Pr Désiré Avom qui, au cours de sa leçon inaugurale, a posé des préalables comme la qualité des institutions, la qualité des infrastructures et une vraie politique de produire ce qu’on consomme. Après avoir énuméré la liste des freins à l’essor économique de la ville de Douala, le Pr Désiré Avom a fait savoir que l’import substitution ne saurait devenir un simple slogan. Pour lui, cette notion doit être la résultante d’une politique bien pensée et des Stratégies claires mises en place.

Prise de conscience face aux enjeux économiques et sécuritaires

Prenant à son tour la parole, le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a souligné l’importance d’une prise de conscience collective face aux défis économiques et sociaux que rencontre le Cameroun. Il a abordé les crises sécuritaires, en particulier celles des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso) et la menace de Boko Haram, qui absorbent une part importante des ressources de l’État. « Si je me mettais à dire à chaque Camerounais combien le chef de l’État dépense pour subventionner tout ça, ça aurait pu servir à autre chose ; donc ne nous disons pas seulement que nos routes sont gâtées », se justifie-t-il avant de souligner que ce forum représente une opportunité de « revisiter nos comportements » et d’encourager une plus grande implication citoyenne dans les efforts pour la stabilité et le développement durable du pays.

Douala comme moteur de développement national

Le maire de Douala, le Dr Roger Mbassa Ndine, a rappelé le rôle crucial de la ville dans la Stratégie nationale de développement. Il a précisé : « À travers ce forum, nous avons l’occasion de discuter, de partager et d’écouter pour trouver des solutions », mettant en avant l’importance de l’innovation dans les secteurs productifs pour soutenir le développement économique de la ville et du pays.

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Les propos des différents intervenants ont été approfondis lors des deux tables rondes organisées dans le cadre du Forum. Le thème de cette édition est en ligne avec les ambitions de Douala de devenir un modèle en matière d’infrastructures économiques et d’import-substitution, visant à réduire la dépendance aux importations par des initiatives locales.