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Sinistre : la vie telle qu’elle va à Yagoua

Plusieurs jours après ce débordement des eaux de pluie, le pont de Yagoua, vieux de plus de 100 ans, s’est effondré, la ville est toujours submergée. Les secours s’organisent pour porter assistance aux plus de 200 000 sinistrés.

Par Armel Mouanjo

Le pont de Yagoua s’est effondré. L’infrastructure vieille de plus de 100 ans a cédé aux premières heures du jeudi, 12 septembre 2024, sous la pression de la forte pluviométrie que connait la région de l’Extrême-Nord en général et particulièrement le département du Mayo-Danay. Face aux grandes averses qui s’abattent sur Yagoua, chef-lieu du département du Mayo-Danay, l’infrastructure architecturale qui relie les deux pôles de la ville n’a pas résisté plus longtemps à la forte pression des eaux. Conséquence, partir des quartiers ouest de la ville pour rejoindre l’ Est, notamment les quartiers Boboïssou, Mamina, Kaskao, Gabara, Semry est devenu une véritable gageure. L’absence du pont a des conséquences sur le plan socio-économique. « Tous les produits agricoles qui sont récoltés de l’autre côté ne pourront pas traverser, le riz, le commerce du bétail, et bien d’autres marchandises sont désormais impossibles », note le maire de la commune de Gule, André Marie Djadfsia.

Plus de pirogues

Rendues sur le site de l’effondrement du pont, les autorités administratives n’ont pas tardé à prendre les premières mesures. Le préfet du département du Mayo-Danay, Jean Lazare NDONGO NDONGO a instruit deux principales mesures, notamment la fermeture totale de l’accès au pont ; la mise à la disposition des populations, de plus de pirogues pour faciliter leurs déplacements dans la ville.

Les populations de la  ville

 

Des responsables de la délégation départementale des travaux publics envisagent de mettre à contribution les ouvriers de l’entreprise qui exécute les travaux de construction du pont Yagoua-Bongor pour rétablir au plus vite la circulation. Est également envisagé dans les prochains jours, l’approvisionnement en éléments de dalots de dimensions à cette équipe ou encore la mobilisation des éléments disponibles à la délégation régionale des travaux publics de l’Extrême-Nord, à Maroua.

43 sites de recasement

Le bilan provisoire de ces inondations causées par plus de trois semaines de pluies sur la ville de Yagoua est lourd. Il fait état de 11 morts, environ 200 000 sinistrés, plus de 40 000 maisons détruites, plus de 100 000 hectares de culture englouties. Les routes sont submergées par les eaux et le trafic urbain se fait désormais par pirogues et par camions bennes. En l’absence des latrines désormais inexistantes, les populations défèquent à l’air libre, ce qui pourrait favoriser une épidémie de choléra et autres maladies hydriques.

Yagoua est en crise. Afin de mieux la gérer, des concertations se multiplient entre les autorités administratives et les forces vives du département. Lesquelles ont débouché sur l’identification de 43 sites de recasements des sans-abris qui sont déjà en phase d’aménagement. Les besoins s’expriment en tentes, matériels de couchage, denrées alimentaires et en médicaments de premier secours.

L’état des lieux

 

Les élites du département t ont entrepris d’effectuer ce vendredi, 13 septembre 2024, une visite de compassion aux sinistrés de Yagoua, dans plusieurs zones dont notamment « Axe Kaskao », « Chefferie de Yagoua », « quartier Danayré »… Ladite visite va se poursuivre le samedi, 14 septembre, avec une sensibilisation des populations dans les autres arrondissements du département du Mayo-Danay.

Risque d’inondation fluviale

Le département du Mayo-Danay n’est pas le seul touché par cette forte pluviométrie dans la région de l’Extrême-Nord. Les départements du Logone et Chari, Diamaré, Mayo Tsanaga et le Mayo-Kani sont également en proie aux averses. Selon une note d’information du bureau de la coordination des affaires humanitaires, des localités de ces départements de la région de l’Extrême-Nord font face à des pluies diluviennes depuis le mois de juillet 2024. Et la situation pourrait s’aggraver.

Lire aussi : Bonepoupa – Yabassi : un délai de 30 jours pour rétablir la circulation

A en croire l’Ong qui, le 04 septembre 2014, tirait déjà la sonnette d’alarme en insistant que un message de la direction de la Météorologie nationale, selon lequel « les prévisions saisonnières annoncent une pluviométrie excédentaire avec des cumuls saisonniers estimés à 125% au-dessus de la normale pour la période d’août, septembre, octobre ».

Selon le même message, l’observation des fleuves laissait entrevoir une montée très importante du niveau des eaux, laissant craindre un risque d’inondation fluviale dans les semaines à venir. A en croire le service de météo de l’Extrême-Nord, il est tombé 413,5 mm de précipitations au mois d’août et déjà 53,5 mm de précipitations pour les 10 premiers jours du mois de septembre en cours.

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