Menstruation : quelques bons gestes d’hygiène

À l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, célébrée chaque 28 mai, le Dr Roland Nkwoue, médecin généraliste à l’hôpital Laquintinie de Douala, répond aux questions de Télé’Asu sur les gestes appropriés à adopter pendant cette période.

Propos recueillis par Winnie Nyassa

Qu’entend-on exactement par “hygiène menstruelle” ?

L’hygiène menstruelle désigne l’ensemble des pratiques visant à gérer ses règles de manière propre, saine et sans danger pour la santé. Cela inclut le choix et l’usage des protections hygiéniques, le nettoyage du corps ainsi que l’accès à des installations sanitaires adaptées. C’est un aspect fondamental de la santé féminine. Il ne s’agit pas seulement de se sentir propre, mais aussi de prévenir les infections et de vivre ses règles sans inconfort ni tabou.

Quels gestes d’hygiène sont essentiels pendant les règles ?

Les gestes clés incluent le lavage régulier des mains avant et après le changement de protection, le nettoyage quotidien de la zone intime avec de l’eau tiède, sans savon agressif, et le port de sous-vêtements propres en coton. Il faut éviter les douches vaginales ou les produits parfumés, ils déséquilibrent la flore intime. ‎

À quelle fréquence faut-il changer sa protection hygiénique ?

La fréquence dépend du flux menstruel, mais en général, il est recommandé de changer de protection toutes les 4 à 6 heures. Il ne faut jamais porter une serviette ou un tampon plus de 8 heures d’affilée.

L’utilisation prolongée de tampons présente-t-elle des dangers ?

L’utilisation prolongée de tampons présente un danger. Surtout si le tampon est conservé trop longtemps. Cela augmente le risque d’infections, et notamment celui du syndrome du choc toxique. Ne jamais dormir avec un tampon, privilégiez une serviette pour la nuit.

Retrouvez l’actu chaque jour sur notre chaîne WHATSAPP

Quels sont les risques sanitaires liés à une mauvaise hygiène pendant les règles ?

Une mauvaise hygiène menstruelle peut entraîner des irritations, des infections fongiques ou bactériennes, voire, dans de rares cas, des complications graves comme le syndrome du choc toxique. Ce syndrome, bien que rare, est une urgence médicale souvent liée à un port prolongé de tampon.

Quels sont les signes d’infection ou d’irritation liés à une mauvaise hygiène menstruelle ?

Les démangeaisons, mauvaises odeurs, pertes inhabituelles, douleurs ou fièvre figurent parmi les signes à surveiller. En cas de doute, il faut consulter rapidement un professionnel de santé.

L’alimentation ou le mode de vie peuvent-ils influencer l’hygiène ou le confort pendant les règles ?

Absolument. Une alimentation équilibrée, riche en fibres, en fer et en eau, aide à réguler le cycle et à limiter les inconforts. Le stress, le manque de sommeil et la sédentarité peuvent aggraver les douleurs ou perturber le cycle. Il est donc conseillé de bouger régulièrement, de bien dormir, de bien manger.

Lire aussi : Santé : l’hôpital Laquintinie instaure la gratuité des consultations prénatales et pédiatriques

Quels conseils d’hygiène sont à donner aux adolescentes qui ont leurs premières règles ?

L’éducation est primordiale. Il faut leur expliquer l’importance de se laver les mains, de changer régulièrement de protection et de choisir des produits adaptés à leur âge. Il faut aussi les rassurer que les règles ne sont pas sales, elles sont naturelles. La confiance commence par une bonne information. ‎

La journée mondiale de l’hygiène menstruelle est l’occasion de rappeler que les règles ne doivent jamais être une source de gêne ou de risque pour la santé. Avec les bons gestes, un accompagnement médical et une meilleure information, chaque femme peut vivre ses règles en toute sérénité.