Meeting : le MRC fait foule à Japoma

Au cours de ce rassemblement, le président du MRC a tancé les autorités de la ville, les pouvoirs publics, les avocats, avant d’inviter ses militants à taire leurs querelles et à accroître leur nombre pour les prochaines élections.

L’on en sait un peu plus sur les raisons de la tenue du meeting du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à l’esplanade du stade de Japoma. Contrairement à ce que d’aucuns pensaient, le parti de Maurice Kamto y a été contraint de tenir le meeting d’installation des bureaux élus Littoral I. A en croire son président, Maurice Kamto, le s dirigeants du MRC avaient reçu l’accord des responsables du collège St Michel où le meeting devait se tenir ce 3 décembre  mais l’autorité administratrice publique en a decidé autrement. « Le site ne convenait pas aux autorités de la ville qui ont identifié l’esplanade du stade de Japoma comme site correspondant à leur préoccupation », tance Maurice Kamto au cours de ce meeting tenu le 10 décembre 2022.

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C’est donc dans ce site fortement militarisé, par la présence des camions anti-émeutes et des véhicules de la police et de la gendarmerie autour du stade et tout au long du trajet qui y mène que Maurice Kamto fait son entrée. Il est 14h30. A bout de bras, le protocole parvient à lui frayer un passage dans la marée humaine qui l’accueille et l’accompagne jusqu’au podium dressé pour la circonstance. D’entrée de jeu, le président national du MRC manie le bâton et la carotte à l’endroit du régime en place. Reconnaissant que le gouvernement a, cette fois-ci, « choisi la concertation, que nous avons toujours souhaité, au lieu de recourir comme par le passé à la mesure brutale et vexatoire de l’interdiction pure et simple de l’évènement », et dénonçant les violences gratuites contre le parti. « Nous ne demandons qu’à être traité comme les autres partis politiques. Nous apprécions ce changement d’attitude qui fait honneur à la République. J’espère que ce dégel administratif marque la fin des tracasseries contre notre parti », souhaite-il. Des cris également à l’endroit du barreau qui, selon le principal orateur du jour, reste muet face à toutes les injustices dont sont victimes les camerounais.

Remobilisation

Dans son discours d’installation des responsables du MRC Littoral I, élus au terme des élections organisées les 29 et 30 septembre 2022, le président du MRC a présenté la nouvelle vision qu’il souhaite voir du parti dans le Littoral, et à Douala. Maurice Kamto rappelle que le parti n’est pas la propriété de ceux qui ont gagné les élections, et appelle à se remobiliser pour les prochaines échéances électorales nationales et locales. « Le fait d’occuper un poste au sein de l’organe de base de notre parti ne donne pas automatiquement le droit d’être le candidat du parti à telle ou telle élection. Les investitures de nos candidats se feront par les instances désignées à cette fin, par le parti, en fonction, de la capacité des uns et des autres à nous ramener la victoire », prévient-t-il. Et de marteler. « Le MRC ira aux prochaines élections, même sans code électoral. Rien ne doit échapper à Douala. Les communes, les députés, la présidentielle. Rien ! Absolument rien ! », galvanise Maurice Kamto.

« Le MRC ira aux prochaines élections, même sans code électoral. Rien ne doit échapper à Douala. Les communes, les députés, la présidentielle. Rien ! Absolument rien ! » Maurice Kamto.

Cependant, celui dont les résultats officiels ont classés deuxième à l’élection présidentielle de 2018 sait que la tâche ne sera pas facile. D’où l’appel lancé à ses militants. « Vous (les militants de Douala) avez été le porte flambeau du parti dès sa création. Vous l’avez montré en 2013, seulement 7 mois après sa création. Et depuis, vous êtes au dernier rang, parce que vous vous êtes plongés dans les querelles internes. Vous vous êtes entre-déchirés, et pendant ce temps, les avances que nous avions gagnées ont été perdues. Vous avez une tâche énorme devant vous, pour rattraper le niveau des autres régions politiques », interpelle Maurice Kamto qui demande formellement à ses militants de laisser les querelles ; de montrer désormais le visage d’un parti fort, organisé, uni ; et d’ouvrir leurs portes aux nombreux habitants de Douala qui veulent adhérer à ce parti. Conditions sine qua non pour que le parti retrouve son embellie d’antan.