Liberté de la presse : les journalistes se mobilisent pour leurs droits
Au cours de la célébration de cette journée mondiale, les hommes de médias ont dénoncé les violences et abus dont ils sont victimes. Le Snjc appelle par ailleurs à la mise en place d’un Code unique de la presse.
Par centaines et vêtus de noir pour la majorité, les journalistes ont pris d’assaut la place du gouvernement au quartier Bonanjo à Douala. Ils ont tenu à commémorer la journée mondiale de la liberté de la presse qui se tient le 03 mai de chaque année. Entre 8h et 11h, les hommes et femmes de médias exerçant dans la ville de Douala ont dit «Non à la violation des droits des journalistes », « Non à l’arrestation des journalistes », « Non à l’assassinat des journalistes », « Non au non-respect de la convention collective », « Non aux salaires impayés », « Oui au respect de la profession des journalistes », « Oui à l’accès aux sources d’information », « Oui aux salaires décents et aux meilleures conditions de travail »… La manifestation a été suivie par une formation sur l’impact de l’intelligence artificielle dans les médias.
Le mercredi, 03 mai 2023, les journalistes ont tenu à interpeller l’Etat et les patrons de presse sur les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent et toutes les menaces et désormais assassinats dont ils font l’objet. Une réalité qui n’est pas une spécificité camerounaise. « Les journalistes et les autres professionnels des médias sont directement pris pour cible, en ligne et hors ligne. Ils sont régulièrement harcelés, intimidés, faits prisonniers et maintenus en détention. Au moins 67 professionnels des médias ont été tués en 2022, soit une augmentation sidérante de 50% par rapport à l’année précédente. Près de ¾ des femmes journalistes ont subi des violences en ligne et une sur quatre a été menacée physiquement », note le Secrétaire général de l’Onu, António GUTERRES dans son discours. Et la liste est loin d’être exhaustive.
Code unique de la presse
Selon le constat de la Fédération internationale des journalistes (Fij), “13 journalistes ont été assassinés depuis que la Russie a envahie l’Ukraine le 24 février 2022 et au moins 375 journalistes et professionnels des médias ont été emprisonnés en 2022 ; la Chine étant devenue la plus grande prison du monde pour les journalistes. Des assassinats et menaces qui sont pour la plupart impunis”. Constat fait par la Directrice générale de l’Unesco, Audrey AZAOULAY dans son message lorsqu’elle note que 9 assassinats de journalistes sur 10 demeurent impunis. Parmi ces assassinats, le cas Martinez Zogo, le chef de chaine d’Amplitude Fm qui avait été enlevé et son corps retrouvé en état de décomposition et mutilé quelques jours plus tard, à Yaoundé, et dont toute la lumière n’est pas encore faite sur ce crime odieux. Ou encore sur la disparition de Samuel Wazizi, mort en 2019 alors qu’il était en détention dans les cellules des Forces de défense et de sécurité.
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Pour la présidente du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), « la liberté d’expression n’est pas encore effective au Cameroun. «La liberté d’expression de s’obtient pas, ni ne se décrète au cours des débats de salon. La liberté de presse ne se proclame pas au cours des chorus de pure forme. La liberté de presse est et sera le fruit du rapport de force établi et équilibré grâce au combat quotidien que mène et que mènera toujours le Snjc », note Marion OBAM MAHEL qui ne manque pas d’interpeller l’Etat. « En ce jour, le Snjc demande à l’Etat d’engager des discussions franches en vue de doter notre pays d’un Code unique de la presse. Nous demandons également une meilleure protection sociale des journalistes, ainsi que des actions concrètes assurant la protection et la sécurité physique des hommes et femmes de médias au Cameroun», conclut-t-elle face aux médias.
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