Insécurité alimentaire : plus de 3 millions de Camerounais touchés

En 2024, près de 10,82% de la population du pays est confrontée à cette crise aiguë, aggravée par des sécheresses et des inondations.

Selon les données récentes dévoilées par la Fiche de communication Cadre harmonisé pour la période courrante d’octobre à décembre 2024, 3 080 145 personnes, soit 10,82 % de la population camerounaise, sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire aiguë. La situation s’est aggravée en 2023, où environ 2,9 millions de personnes étaient touchées par l’insécurité alimentaire. Cette année, le nombre de personnes affectées a augmenté. Parmi les personnes touchées en 2024, 0,93 % de la population, soit 265 314 individus, se trouvent en situation d’urgence qui nécessite des actions immédiates, tandis que 9,89 %, soit 2 814 832 personnes, sont classées en situation de crise selon la Fiche.

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La fiche indique que cette insécurité alimentaire résulte principalement des conditions météorologiques extrêmes qui ont frappé certaines régions du pays. Dans le Nord, notamment les départements de la Bénoué et du Mayo-Louti, une sécheresse de 28 jours consécutifs en août 2024 a gravement affecté les récoltes.

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Dans l’Extrême-Nord, des pluies abondantes de septembre 2024 ont causé des inondations dévastatrices, qui ont détruit 39 490 hectares de terres agricoles et entraîné la perte de 66 683 tonnes de céréales ainsi que de milliers d’animaux. Ces inondations ont aggravé la situation alimentaire des ménages dans les départements tels que le Mayo-Danay, le Logone-et-Chari et le Mayo-Kani, où la population est déjà vulnérable.

Un contexte marqué par des crises multiples

Outre les conditions climatiques, la Fiche mentionne que l’insécurité alimentaire est amplifiée par des facteurs socio-économiques et sécuritaires. Dans l’Extrême-Nord, les attaques récurrentes du groupe terroriste Boko Haram depuis 2014 perturbent les activités agricoles et les moyens de subsistance des populations locales. À ce jour, quatre départements sur six dans cette région sont en phase de crise alimentaire. La crise s’étend également aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, confrontées à un conflit sociopolitique depuis 2016. Ces deux régions comptent neuf départements où les populations sont en proie à une insécurité alimentaire croissante.

Pour la période estimée de juin à août 2025, la Fiche précise qu’environ 9,64 % de la population du Cameroun peut se retrouver en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë, ce qui représente 2 745 751 individus. Parmi elles, 231 003 personnes seraient confrontées à une urgence, tandis que 2 514 748 peuvent se trouver en situation de crise pendant cette période. En revanche, les individus qui se trouvent en phase 2, c’est-à-dire sous pression, pourront atteindre 5 550 733 personnes, soit 20 % de la population totale.