Hôpital Laquintinie: mystère autour d’une “naissance”

Rendue à l’hôpital le 30 mars, la maman dit n’avoir reçu jusqu’à ce jour ni le fœtus, ni le bébé. L’hôpital dément tout “vol de bébé”, vient de suspendre tout le personnel impliqué et annonce l’ouverture des enquêtes internes et judiciaires.

Esther Bell est toujours sans nouvelles de ce qu’il est advenu du bébé qu’elle portait dans son ventre au moment où elle a franchi le seuil de l’hôpital Laquintinie de Douala. Rendue dans cette formation sanitaire le 30 mars, pour, dit-elle, donner naissance alors qu’elle était à 8 mois de grossesse, comme elle l’indique dans la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, elle a pourtant immédiatement été prise en charge par les sages-femmes de garde cette nuit-là. «Je suis arrivée à l’hôpital Laquintinie le 30 mars, autour de 21h. Je suis parti de la maison vers 20h. J’habite Pk18. Une fois ici, on me fait comprendre que je vais accoucher. J’étais à 8 mois de grossesse. Je monte sur la table d’accouchement, j’accouche normalement, et le placenta est sorti”. Avant de poursuivre « J’ai donc accouché normalement et on ne m’a donné, ou même pas montré ni le fœtus, ni l’enfant, ni le placenta”. Interviewée par Equinoxe Tv après sa sortie elle réitère ses propos. “Le problème est qu’elle ne m’a pas montré l’enfant. Je ne sais pas si l’enfant était vivant ou s’il était mort. Ou j’ai fait quel sexe, je ne sais pas”. 

Pas de “vol de bébé” selon l’hôpital

La première réaction de l”hôpital Laquintinie de Douala est contenue dans un communiqué de presse datant du 03 avril 2023. Le Directeur, Noel Emmanuel Essomba, explique. « La jeune dame concernée, arrivée pour menace d’avortement tardif inévitable a expulsé un ‘‘fœtus’’ non viable. L’action d’une de nos stagiaires ayant échappé à la vigilance de nos sages-femmes a malencontreusement conduit à l’évacuation de ce produit de conception dans le vidoir. Seulement, à son réveil, la jeune femme sera réfractaire aux explications données par ces dernières ; s’en suit alors une série d’incompréhensions », lit-on dans le communiqué qui précise que « le directeur de l’hôpital Laquintinie a mené des investigations en vue de l’émanation de la vérité. Les échanges ayant regroupé le personnel soignant la famille et la direction ont permis de faire toute la lumière, d’apaiser la famille et de ramener la sérénité », et d’affirmer « en définitive, il n’y a pas eu ‘‘vol de bébé’’ à l’hôpital Laquintinie ».

Toute chose qui n’a pas levé la suspicion. Ce 5 avril dans une note d’information destinée au public, le Pr Noel Emmanuel Essomba suspend le personnel directement impliqué notamment deux sages femmes, renvoie la stagiaire et annonce deux enquêtes dont une interne et une autre judicaire.

Note d’information du directeur de Laquintinie

La famille de son côté souhaite porter plainte.