Extrême-Nord : un réseau de trafiquants de matériel militaire démantelé dans un quartier de Maroua
Une opération de la police de l’Extrême-Nord a permis la saisie d’un arsenal comprenant uniformes, armes et équipements militaires. Une importante quantité de substances chimiques destinées à la fabrication d’engins explosifs a aussi été saisie.
Par Célestin TABOULI Succès
Dans le quartier de Palar, tristement célèbre pour son insécurité à Maroua, une opération a permis de démanteler un réseau de trafiquants d’équipements militaires. Cette intervention, menée par l’unité régionale de la division spéciale de contrôle des services de police de l’Extrême-Nord, révèle une réalité inquiétante : un impressionnant arsenal militaire et paramilitaire a été découvert au domicile d’un gardien de la paix en service au Groupement mobile d’intervention (GMI) N° 10 de Maroua.
Saisie impressionnante
Lors de l’opération, les forces de l’ordre ont saisi 155 tenues de gendarmerie, militaire et police ; 86 tenues polos militaires et police ; 146 T-shirts militaires ; 17 dossards de police ; 76 balles de tissus pour confectionner des tenues militaires ; 239 paires de rangers ; 268 ceinturons militaires et de police ; 143 porte-étuis PA ; 324 casquettes militaires et police ; 230 chapeaux militaires style westerns sombreros, 55 bérets police, militaire et gendarmerie ; 445 bonbonnes de gaz lacrymogènes, 343 étuis-ports de gaz lacrymogène, 445 bonbonnes de gaz lacrymogène, 270 paires de menottes, ainsi qu’un assortiment d’armes légères, de gilets pare-balles et d’outils de communication tels que des talkies-walkies. « C’est une découverte sans précédent, et cela montre à quel point les trafiquants exploitent les failles du système », a déclaré le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakary, lors de sa descente sur le terrain.
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Le matériel a été retrouvé au domicile de Soup Webeu Onarys, gardien de la paix de 2ᵉ classe en service au groupement mobile d’intervention (GMI) N° 10 de Maroua. Le suspect a été interpellé et est actuellement interrogé. Pour un habitant de Palar, témoin des événements, cette opération. « On savait que des choses étranges se passaient ici, mais on ne pouvait pas imaginer que c’était de cette ampleur ; cela nous inquiète pour notre sécurité », confie Barka Dieudonné, tenancier d’un salon de coiffure.
Des complicités internes ?
L’interpellation du principal suspect soulève de sérieuses interrogations. Comment un fonctionnaire de police a-t-il pu accumuler un tel arsenal ? Quels réseaux et complicités internes ont permis cette infiltration ? Le gouverneur Midjiyawa Bakary a reconnu la complexité de la situation : « Nous devons renforcer nos systèmes de contrôle et enquêter sur toute personne impliquée dans ce trafic. C’est une menace pour notre sécurité nationale ».
Cette opération, réalisée en coordination avec les services centraux de Yaoundé, envoie un message clair : les autorités sont déterminées à endiguer ce type de trafic. Cependant, pour les habitants de Maroua, les inquiétudes restent vives. « Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler de trafic de ce genre, mais cela devient de plus en plus sophistiqué ; que se passera-t-il si ces équipements tombent entre de mauvaises mains ? », s’interroge Mariama Souley, une mère de famille résidant à Palar.
Des substances pour engins explosifs
Au-delà du matériel militaire, les fonctionnaires de la section cynophile de Kousseri dans le département du Logone et Chari ont également intercepté 100 bidons de produits chimiques destinés à la fabrication d’engins explosifs artisanaux.
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Ces substances, selon les premières investigations, auraient transité par Douala avant d’être acheminées vers les combattants de Boko Haram dans la forêt de Sambisa, au Nigeria, bastion des terroristes.
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