Entrepreneuriat: Les jeunes plaident pour l’accès aux données

Un atelier de deux jours s’est tenu les 11 et 12 novembre dernier à Douala sur la question d’accès aux données comme solution pour un meilleur soutien à l’entrepreneuriat jeune.

Par Annie Payep-Nlepe

L’atelier  était co-organisé par l’African Capacity Developement consulting (ACDC) et le Réseau international pour l’accès aux publications scientifiques (INASP). Il était question de réunir les chercheurs, universitaires, décideurs politiques, promoteurs d’incubateurs autour de la thématique des données et l’impact de son absence et de son difficile accès sur le développement de l’entrepreneuriat jeune.

A ce sujet, Mireille Ntchagang Chargée de communication et des outils digitaux à ACDC explique que l’idée est de recueillir « les besoins des entrepreneurs en terme de production ou d’accès aux données qui va leur permettre de consolider leur activité entrepreneuriale et peut être de créer une entreprise.» L’idée est de sortir de ces échanges avec une plateforme en ligne pour agréger différentes sources de données.

L’atelier s’est ouvert le 11 novembre par une session diagnostic du problème d’accès aux données. Pour Jean-Pierre Boep, Directeur de l’Agence de Communication MystiQ, le problème se situe déjà au niveau de la production des données. « On est au Cameroun et globalement en Afrique dans une culture de non production de données. On a des données par rapport aux travaux réalisés, mais elles ne sont pas accessibles, car pas structurées. Il faudrait que chaque couche sociale, chaque acteur de la société puisse intégrer que la production qu’il fait est un élément qui peut aider d’autres facteurs en jeu. » Le spécialiste de la Communication va plus loin en estimant que le taux de mortalité de jeunes entreprises est aussi dû au fait qu’elles sont créées sur la base de données erronées.

Rebecca Enonchong Fondatrice de AppsTech estime pour sa part que ce sont surtout les données sur l’entrepreneuriat qui sont absentes pour que les décideurs puissent accompagner les entrepreneurs. « Je pense que les entrepreneurs ont les moyens d’avoir les données dont ils ont besoin pour créer leurs entreprises. C’est plus les décideurs qui ont besoin de savoir combien d’entrepreneurs, dans quel domaine ils évoluent. »

Le Data for Entrepreneurship a connu plusieurs sessions discussions entre les participants. Il s’agissait de trouver les modalités d’opérationnalisation d’une plateforme en ligne pour les données et les preuves sur l’entreprenariat.

Démocratiser l’utilisation et l’accès aux données, une nécessité absolue

Plusieurs recommandations ont été faites pour rendre les données accessibles à tous.

– Développer le réseau de contacts pour faciliter l’échange d’idées.

– Augmenter la confiance et mettre l’informateur au centre des projets de collecte de données.

– Créer des systèmes juridiques et renforcer la méthodologie pour rendre les données plus crédibles.

– Eduquer et sensibiliser sur l’importance de la recherche.

– Intégrer le numérique dans les entreprises et veiller à ce que ces données soient mises à jour quotidiennement.

– Mettre sur pied une plateforme de collecte de données.

– Faire interpréter les données par une équipe d’analystes qui feront par ailleurs  des projections commerciales.

– Le gouvernement devrait développer des stratégies de données et de sécurité pour guider l’utilisation des données dans le pays.