Drame de Mbankolo : le calvaire des familles
Alors qu’elles pleurent ou cherchent encore leurs proches, le gouvernement leur donne 24h pour quitter les lieux. Celles qui ne savent pas où aller sont orientées vers la maison du parti de Nkomkana afin de quitter au plus vite ce site où au moins une trentaine de personnes sont mortes et d’autres restent introuvables.
Par Armel Mouanjo
Deux jours après la survenue du drame de Mbankolo le dimanche 8 octobre 2023, le calvaire des victimes et habitants se poursuit. Sur place mardi matin, les populations s’activent. Sur la tête ou à bout des bras, certains transportent ce qui reste de leurs biens. Matelas, lits, ustensiles divers, appareils, il faut quitter les lieux de toute urgence. Mais plusieurs n’ont pas où aller. Ce qu’il reste de ses biens rassemblés devant elle, cette jeune victime regarde, les yeux hagards, les mouvements qui s’opèrent autour d’elle. “Je n’ai pas où aller. Je n’ai ni père, ni mère, ni famille. Je suis maman de deux enfants qui sont à ma charge”, lance-t-elle, le regard dans le vide.
Et elle n’est pas la seule. Depuis la survenue de cette catastrophe, de nombreuses familles des victimes dorment à la belle étoile, sur place. Pourtant, le site n’est plus qu’un amas de ruines. Les maisons qui n’ont pas été détruites par l’eau le seront par la mairie. Elles ont reçu des croix leur donnant 24h pour partir avant la démolition. Une démolition quasi effective. Mardi dernier, un engin s’activait à casser les maisons touchées par l’eau.
Introuvables
Sur le site du drame, c’est tristesse et désolation. Certaines victimes ne peuvent s’empêcher de couler une larme. La douleur est vive. Les visites de réconfort s’enchaînent. A l’instar de celle de l’archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean MBARGA. Des chants de louange et d’adoration sont élevés vers le ciel, tout comme cette prière faite pour les victimes, les décédés et les disparus.
Certains sont toujours sans nouvelles des leurs 72h plus tard. ” Dans ma maison, l’eau a emporté trois enfants. On a pu sauver deux. Et le troisième reste introuvable”, se lamente une victime. Et elle n’est pas la seule. A côté la famille Djapa cherche deux des leurs honorant à un anniversaire qui était célébré dimanche dernier, cette famille a perdue 7 de ses membres.
Recasement
Pour d’autres qui n’ont pas où aller, la préoccupation est toute autre. Et les frustrations enflent. ” On dit que le chef de l’État a fait un don. Je ne suis pas informé. Je n’en sais rien. On voit seulement certaines personnes avec des matelas provenant de ce don présidentiel”, s’interroge Alain, une victime.
Selon le sous-préfet de Yaoundé 2, Daouda OUSMANOU, toutes les victimes recevront leur part. « Jusqu’à l’heure actuelle, nous avons recensé 57 familles touchées par ce drame ; 17 personnes hospitalisées. Il n’y a pas de polémique à faire sur le don présidentiel. Tout le monde en bénéficiera. Il y a une quantité importante de matelas “. Des matelas avec lesquels certains rescapés ont rejoint la maison du parti de Nkomkana réquisitionné pour abriter ces hommes et femmes qui ont tout perdu ou presque à la suite de ce drame.
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Sur la question du relogement des sinistrés, le sous-préfet de Yaoundé 2 indique que cette maison du parti de Nkomkana servira d’abris aux victimes de la digue qui a cédée dimanche 8 octobre après les fortes pluies qui se sont abattues sur la ville de Yaoundé, faisant une trentaine de morts et des disparus.
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