Douala : ils tuent leur bailleur dans une bagarre

Louis Marie Pieta a été battu à mort par ses locataires. Parti leur réclamer le paiement des nombreux mois de loyer impayés, ils vont s’en prendre violemment au père de famille et à son fils.

Par Armel MOUANJO

Louis Marie PIETA n’est plus. Le chef de famille, propriétaire des maisons en location, a été battu à mort par deux de ses locataires. Le drame s’est noué aux premières heures de la journée du mercredi, 15 mai 2024, à Douala, quartier Japoma, lieu-dit église Ebenezer.

D’après la veuve, les deux locataires accumulaient de nombreux mois de loyer impayés. Ces derniers, qui, dit-elle, ne manifestaient pas une volonté manifeste de régler leur dette prenaient chaque jour la peine de quitter la maison nuitamment pour ne pas rencontrer leur bailleur. Ce qui n’était pas du goût du propriétaire de ces maisons. Mercredi, 15 mai, le chef de famille va se résoudre à aller à leur rencontre, tôt le matin.

« Les locataires insolvables ont l’habitude de sortir très tôt, pour ne pas avoir à rencontrer le bailleur le matin. Tôt ce matin, mon mari s’est levé du lit et a entrepris d’aller à la rencontre de ces locataires insolvables avant qu’ils ne quittent le domicile. Il a réveillé notre fils ainé et ils sont sortis de la maison », relate-t-elle.

Louis Marie PIETA, de son vivant

Le fils traumatisé raconte « Nous nous dirigions vers la porte de l’un des locataires lorsque le second est venu coincer mon père sur le mur. Je l’ai violemment poussé et il est tombé. C’est alors que le second locataire se saisit de mon cou qu’il appuie, voulant m’étrangler. Je me débats pour sortir de ses bras lorsque mon père est aux prises avec le second locataire. Lorsque je réussis à sortir de son emprise, je cours chercher un caillou que je vise au locataire qui se bat avec mon père. Pendant ce temps, l’autre locataire se saisit d’une latte, et lorsque je vais chercher un autre caillou, il assomme mon père qui s’écroule et se met à saigner ».

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L’altercation entre les quatre hommes va alerter les voisins. « J’étais couché lorsque j’ai entendu un enfant crier, appelant à l’aide. Il criait ‘‘o secours, on tue mon père’’. Et quand je sors, je trouve mon voisin étendu à même le sol, baignant dans son sang », raconte un voisin. La maman restée à la maison, sera, elle, alertée par les cris de son fils. Louis Marie Piéta, dit Major, 50 ans, est transporté pour l’hôpital. Mais il n’y arrivera pas vivant. Il rend l’âme quelques minutes plus tard. Ses bourreaux sont introuvables.

Son épouse de déclarer que l’on n’en serait pas là si ces locataires avaient été interpellés après les différentes convocations de la police à eux servis par son mari, et auxquelles ils n’ont jamais répondu. La dernière convocation qu’ils ont reçue, pour filouterie de loyer, les invitait à se rendre au commissariat lundi, 13 mai dernier. D’après le chef du quartier, cet homme jugé pacifique et conciliant était régulièrement confronté à des locataires indélicats. Plusieurs locataires étant partis avec plusieurs mois de loyers impayés. Sa dépouille a été déposée à la morgue de l’hôpital de district de Logbaba.