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Dieudonné EKOUTA “La relation entre le monde professionnel et l’université est très importante”

Le représentant régional de l’Ordre national des Ingénieurs de génie civil, souligne le rôle clé des acteurs de la construction et la nécessité d’une symétrie mondes professionnel et universitaire pour surmonter les défis des innovations technologiques dans le génie civil au Cameroun.

Propos recueillis par Armelle Sitchoma

Que pensez-vous d’une rencontre clé comme celle-ci que vous venez de partager avec les étudiants et universitaires au cours de ce colloque ?

Bâtir les relations entre le monde professionnel et universitaire est même l’objet. Car, si un colloque est seulement entre les universitaires, il n’y aura pas d’impact sur le monde professionnel. Or, il faut les échanges avec les deux acteurs pour que les professionnels amènent leur retour d’expérience de ce qui se passe dans les laboratoires et montrer que l’axe de recherche adopté par les universitaires doit être réajusté.

Avez-vous visité le laboratoire du Génie civil de l’institut universitaire de technologie de Douala ?

C’est un laboratoire qui a un banc d’essai classique et donc permet aux étudiants de visualiser et de pratiquer des essais basiques. Maintenant, quand on veut faire un ouvrage qui a une certaine portée, ce qu’on fait est basé sur des modèles mathématiques pour le calculer. Toutefois, quand les ouvrages sont complexes, les calculs ne suffisent pas et on adapte. C’est pourquoi la relation entre le monde professionnel et l’université est très importante parce qu’on adapte les bancs d’essais au laboratoire qui sont compatibles avec ce que l’on est en train de faire. Au Cameroun en ce moment, il n’y a aucun laboratoire qui puisse faire des simulations physiques et même en Afrique subsaharienne. On est obligé d’aller en Europe ou en Amérique du nord pour pouvoir faire ce type d’essai.

Quels sont les matériaux innovants dans le génie civil et comment peuvent-ils aider dans le développement du Cameroun ?

Comme matériaux innovants, nous avons du béton qui migre vers un allègement de sa structure pour pouvoir le rendre beaucoup plus léger. Et aujourd’hui, on tend beaucoup plus vers les constructions qui sont favorable à la flexion. Avec le développement de la ville de demain où on va migrer non plus vers l’horizontal mais sur la verticale, il faut savoir qu’on aura à faire à des matériaux qui sont de plus en plus performants sur le plan élastique.

Maintenant, les travaux de recherche qui sont en cours tant à l’Ecole nationale supérieure des travaux publics, dans les écoles nationales polytechniques de Yaoundé et Douala et même à l’institut polytechnique Saint-Jérôme visent à utiliser beaucoup plus les matériaux locaux pour pouvoir les améliorer de manière à réduire les coûts de la construction sans toutefois affecter l’efficacité de la structure au niveau de sa stabilité. Donc si les recherches menées sont concluantes, ça peut nous aider à nous développer, à avoir des matériaux de plus en plus moins chers. Pour l’instant, il faut être prudent par rapport à ça parce que le tout n’est pas d’avoir un matériau qui tient, qui a des propriétés mécaniques qui sont favorables mais aussi de maitriser le vieillissement de ce matériau pour que ce soit compatible avec l’environnement. Dans les pays développés, les choses sont beaucoup plus avancées et de plus en plus des constructions font appels à des matériaux innovants qui apportent plus de légèreté, de solidité et d’esthétique à la structure.

Pour l’instant c’est encore en expérimentation mais avec ce qui est en train de se passer, on va plus utiliser ces structures-là. Si les essais sont concluants, on va les utiliser pour pouvoir construire des bâtiments de grande hauteur ou alors des ponts de grande porté

Les défis…

Le premier c’est que la recherche coûte cher, il faut la subventionner. Parfois nos universités sont limitées. C’est pour cela que d’ailleurs, en partenariat avec les universités étrangères, elles réussissent à faire des joint-ventures, et après il faut impliquer des professionnels. Or aujourd’hui,

la relation entre le monde professionnel et le monde universitaire est très faible chez nous alors qu’ailleurs c’est un moteur de développement.

LIRE AUSSI: IUT de Douala: l’innovation au cœur de la professionnalisation des enseignements

L’autre défi se trouve au niveau de la mentalité. Il faut qu’on change. Tant qu’on ne verra pas les choses dans l’aspect de l’amélioration de la qualité de vie, ça va être difficile. Il faut surtout que certains acteurs jouent leur rôle. De plus en plus, on voit des géologues qui se substituent aux géotechniciens pour faire des rapports de géotechnique et leurs conclusions ne tiennent pas. Quand on construit sur la base d’une conclusion fausse d’une étude géotechnique, on va construire un ouvrage qui va se fragiliser, va tomber et tuer. Il faut confier aux professionnels le rôle de penser et de construire.

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