Déguerpissement de Dikolo : le Roi Bell et les Sawa se recueillent sur le site

Le 20 mai dernier, ils s’y sont retrouvés par centaines pour implorer la présence et l’éclairage de leurs ancêtres à la suite de ces casses.

Par Blaise Djouokep

Une marée humaine, s’est rendue sur le site des casses à Dikolo par Bali, le 20 mai dernier. Tous de noir vêtus, la communauté Sawa a tenu à signifier son mécontentement et implorer la force et le soutien de leurs ancêtres face à ces déguerpissements. A la tête de ce peuple sorti en masse, le Roi Bell, et de nombreux patriarches Douala à l’instar de Valère Epée. Au cours de cette journée baptisée « 20 mai noir » et appelée par le Collectif des fils, filles et épouses de Bonanjo, des chants de recueillements, prières et séances de bénédictions.

Pour le patriarche Valère Epée, ce qui s’est passé sur ce site, dans ce quartier historique ne doit plus se reproduire. L’essentiel de cette cérémonie qui s’est voulue traditionnelle. La prise de parole s’est faite autour d’une des tombes les plus symboliques de ce lieu où, disent-ils, la mémoire et les sépultures de leurs ancêtres ont été profanées. Devant la tombe de Maitre Moudoute, le premier avocat camerounais de l’histoire de notre pays. Le Chef Supérieur du Canton Bell Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, a appelé à la paix et à l’unité entre le peuple Sawa.

« Que ceux qui étaient en colère fassent la paix. Nous sommes un et nous resterons un. La force de nos ancêtres est avec nous. Tous nos ancêtres sont avec nous » lance le Roi Bell à la marée humaine qui l’entoure.

Non sans demander aux ancêtres Sawa, force, sagesse et de les guider face à cette situation qui leur est imposée. Les Sawa qui entendent rester unis dans cette difficile épreuve sont également déterminés à défendre leurs droits et leur terre. Eux qui ont été, le 14 mai 2022, réveillés par des bruits d’engins, et qui ont par la suite vu leurs maisons et biens détruits. Eux qui disent n’avoir été ni indemnisés, ni recasés.