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20 mai : célébration à deux visages au Sud-Ouest

Alors que la fête a été réussie dans les principales villes, elle a été marquée par l’absence des populations dans les zones reculées par craintes des représailles des sécessionnistes.

Par Blaise Djouokep

La place de fête de Tinto, situé dans la Manyu, région du Sud-Ouest, est presque déserte. Juste quelques autorités administratives présentes. Des Forces de défense et de Sécurité (Fds) également. En ce 20 mai 2022, marquant la célébration du cinquantenaire de l’Etat unitaire du Cameroun, les populations de cette localité sont restées cloitrées dans leurs maisons par crainte des représailles des sécessionnistes qui ont promis de s’en prendre à quiconque prendrait part à cette manifestation. Présent à cette cérémonie, le sous-préfet de Tinto, après avoir fait la revue des troupes, a assisté à la parade militaire. La célébration de la fête de l’unité nationale a duré une trentaine de minutes. Pas plus.

La célébration a été quasiment identique dans plusieurs autres localités reculées de cette région. Dans le Ndian, de nombreuses célébrations ont été écourtées à cause de l’absence du défilé civil, en l’absence des populations.

« On ne peut pas aller voir le défiler ou participer aux activités. Dans les années précédentes, avant la guerre, c’était vraiment des moments de joie, de détente. Mais depuis quelques années, c’est devenu un moment d’incertitude, parce que si tu y vas, tu n’es pas sûr d’en revenir vivant, et même si tu en reviens, tu n’es pas sûr qu’on ne viendra pas toquer à ta porter pour te ôter la vie », explique un habitant au téléphone.

Monument de la réunification, symbole de l’unité camerounaise.

A Buéa par contre, le défilé civil et militaire s’est déroulé avec faste. Pendant plus d’une heure, les défilants ont battu le macadam à la place des fêtes de Buéa à Bongo square, à l’occasion de la célébration de la fête de l’unité nationale. La parade s’est faite en présence des autorités traditionnelles et administratives, parmi lesquelles, le gouverneur de la région du Sud-Ouest. « Nous avons eu droit à un défilé animé par des jeunes scolaires et civils des partis politiques, et à un défilé militaire. Je voudrais féliciter les organisateurs et les populations de Buéa qui ont compris que nous n’avons qu’un seul pays, une seule nation, que nous devons tous rendre honneur et hommage à la nation », se réjouit Bernard Okalia Bilaï.

Cependant, la participation à cette parade n’a pas été du tout aisée pour certains élèves. Plusieurs d’entre eux ont du, pour les filles, mettre un kaba sur leur uniforme scolaire afin de pouvoir partir de leur maison pour le lieu du défilé. Pour les garçons, certains ont mis leurs vêtements dans des nylons, pour échapper à la vigilance des sécessionnistes. Une astuce utilisée par d’autres filles qui ont plutôt fait usage de sacs de marché pour cacher leur uniforme scolaire.

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