Décès d’un bébé à la clinique Le Jourdain : trois membres du personnel médical en détention préventive à Kondengui
Au moins deux infirmiers et un médecin sont en ce moment à la prison centrale de Kondengui pour « négligence médicale » ayant entrainé la mort de la petite Andréa le 2 avril dans cette clinique.
Ils ont passé plusieurs nuits de détention au Commissariat Central N°1, avant d’être déférés à la prison centrale de Kondengui par le juge CHOUP SAAH. Il s’agit de ETOUNDI MENDANA Julien, infirmier Diplômé d’État, MVONDO ENGAMBA Dieudonné, infirmier Anesthésiste – réanimateur et Dr NJIWA NZOUPE Annie, Médecin. Ils ont été envoyés en prison le 13 Octobre et sont accusés de négligence professionnelle ayant causé la mort d’un nourrisson.
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Tout commence le 31 mars quand la petite Andréa, âgée de sept semaines est admise au sein de cette clinique située au quartier Nlongkak à Yaoundé. Arrivée à l’hôpital suite à une petite poussée de fièvre 38,5°, d’après la famille, elle décédera dans la soirée du dimanche 02 avril 2023. Pour les parents il ne fait l’objet d’aucun doute qu’il s’agit d’une faute professionnelle. Le couple reproche à l’anesthésiste d’avoir pratiqué une ponction lombaire alors même que les parents s’y étaient opposés.
L’appel au secours des parents qui a tout déclenché
C’est dans un tweet émouvant que Julienne EZEMBE la maman de la petite Andréa interpelle le ministre de la Santé Publique le 3 avril en décrivant dans un thread sur X anciennement, Twitter, les circonstances du décès de sa fille âgée de 7 semaines. Le 10 avril le ministre MANAOUDA Malachie se rend sur les lieux. Son verdict est sans appel. Il y’a à première vue eu négligence dans la prise en charge. Il constate de nombreuses défaillances dans le système de fonctionnement notamment l’indisponibilité d’un pédiatre, la manipulation de l’enfant par un personnel non qualifié, l’accord verbal (non expressément écrit) par la famille pour une ponction lombaire sur ledit enfant après un refus préalable.
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La consultation téléphonique effectuée pour un cas préoccupant avec la description des symptômes et de l’état de l’enfant à un spécialiste à l’autre bout du fil a fini de mettre le ministre en colère. “Pourquoi en l’absence de personnel qualifié sur place, le bébé n’a pas été référé au lieu de bricoler ? ” interroge-t-il ce jour-là avant de prescrire une enquête administrative qui sera dirigée par le Ministère de la Santé Publique.
En attendant l’ouverture du procès, la famille se plaint de recevoir les menaces de toutes parts notamment sur les réseaux sociaux depuis le 13 octobre « Malheureusement, nous sommes surpris et dégoûtés par tous les mensonges et les contre-vérités dits ici et là, ainsi que du lynchage à l’endroit de la famille sur les réseaux sociaux, tout ceci dans le but de faire tâche à la vérité en essayant de faire passer des personnes qui ont perdu un bébé et qui veulent la justice pour faire leur deuil en bourreaux, sans aucune considération pour le petit être tragiquement parti ». Fait savoir un proche du couple avant de souligner que « La famille et notamment les parents éplorés tous encore très choqués de cette perte, gardent la foi sur le fait que justice sera rendue ».
Le corps médical demande que les inculpés comparaissent libres
Dans un communiqué de presse publié le 17 octobre, plusieurs associations de médecins demande la suspension de cette détention. préventive afin que les inculpés puissent comparaitre libres. Le hashtag #JusticePourAndrea côtoie désormais désormais celui des médecins qui est #StopHealthWorkersDetention.
Pour rappel, en 2014, l’Oms estimait à 8.000 le nombre de personnes qui meurent chaque année au Cameroun à la suite d’erreurs médicales et 50% de ces erreurs sont évitables.
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