Affaire Rhedac : Maurice Kamto dénonce un « acharnement judiciaire et politique »
Dans une déclaration publiée ce samedi 4 janvier 2025, le président du MRC exprime son soutien à Me Alice Nkom, actuellement ciblée par des actions en justice.
Dans un contexte politique tendu au Cameroun, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a publié une déclaration ce 4 janvier 2025, dans laquelle il exprime son soutien à Maître Alice Nkom, actuellement ciblée par des poursuites judiciaires. Maurice Kamto qualifie ces actions en justice d’« acharnement judiciaire et politique ».
Dans sa déclaration, Maurice Kamto rappelle l’importance du rôle de Me Alice Nkom dans la société camerounaise. « Maître Alice Nkom est une figure imminente de la vie publique de notre pays […] Elle est une voix importante dans l’espace public », souligne Maurice Kamto. Bien qu’il admette ne pas partager tous les combats de l’avocate, il dénonce avec fermeté les pressions qu’elle subit. « Il est inadmissible qu’elle soit l’objet de l’acharnement judiciaire et politique que lui inflige le pouvoir en ce moment » , affirme-t-il. Cet acharnement, selon Maurice Kamto, s’inscrit dans une stratégie plus large de répression qui vise à réduire au silence les voix dissidentes, à mesure que l’élection présidentielle approche. Une tactique qui, selon lui, est symptomatique d’un régime autoritaire où la liberté d’expression est systématiquement réprimée.
Un soutien apprécié
Me Alice Nkom a tenu à adresser un message empreint de gratitude à Maurice Kamto, pour le soutien qu’il lui témoigne dans cette période. « Monsieur le président Maurice Kamto, votre soutien résonne contre l’injustice et résonne au cœur de notre nation », déclare-t-elle sur Facebook.
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Elle a salué l’engagement du leader politique, qu’elle considère comme un symbole de défense des valeurs fondamentales de liberté et de dignité. « Dans cette épreuve qui ne peut laisser indifférent aucune femme ou homme camerounais, votre engagement incarne la défense des valeurs de liberté et de dignité », ajoute l’avocate.
Appel à la mobilisation
Face à cette situation, Maurice Kamto annonce des mesures concrètes pour soutenir Me Alice Nkom. Il affirme avoir mobilisé le collectif Me Sylvain Souop, groupe d’avocats affilié au MRC, pour participer à la défense de l’avocate « pro bono », c’est-à-dire gratuitement. « Le régime doit comprendre qu’un front judiciaire de ses victimes est désormais constitué et se battra sans ménagement pour faire du Cameroun un État de droit », prévient le président du MRC. Pour Maurice Kamto, il s’agit d’un combat pour la justice et la démocratie, dépassant les clivages politiques habituels.
Une répression généralisée
Maurice Kamto a aussi établi un parallèle entre les poursuites actuelles contre Me Alice Nkom et les persécutions subies par les militants du MRC depuis 2018. « Depuis novembre 2018, les militants du MRC, par centaines, ont suffisamment souffert des dérives autoritaires et judiciaires du régime RDPC », rappelle l’homme politique. Par ailleurs, il évoque des cas de torture, d’arrestations arbitraires et de condamnations abusives prononcées par des tribunaux militaires, en dépit de l’avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA) de l’ONU, qui a jugé ces décisions illégales.
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Il relie également la situation actuelle à celle de son propre parti. Il qualifie l’Observatoire du développement sociétal (ODS) comme une organisation « criminelle », utilisée pour initier des poursuites judiciaires contre des figures de l’opposition. « Cette même organisation a déposé, en octobre 2018, une plainte absurde contre moi-même et le MRC pour “sédition et appel au soulèvement populaire », écrit Maurice Kamto.
Une répression qui dépasse les frontières du MRC
Le leader du MRC élargit son propos en dénonçant une répression généralisée visant plusieurs figures publiques camerounaises. Il mentionne des journalistes, des artistes, des membres du clergé ainsi que des intellectuels comme Calixte Beyala, Aristide Mono ou encore Aimé Bonny, dont certains ont été contraints à l’exil. « À mesure qu’on se rapproche de l’élection présidentielle, des menaces pèsent sur la vie des Camerounais qui osent élever la voix contre les dérives destructrices du régime », déplore l’homme politique.
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En dénonçant l’instrumentalisation de la justice et en exprimant sa solidarité avec Me Alice Nkom, Maurice Kamto renforce son image de défenseur des libertés dans un contexte où la répression semble s’intensifier. « Nous ne pouvons y assister sans rien faire », martèle-t-il.
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