Affaire Redhac : ce qui s’est passé aux auditions de Me Alice Nkom
La Pca du Redhac a été entendue mercredi et lundi derniers, à la PJ et au Secrétariat d’Etat à la défense. Des accusations contre lesquelles elle s’est défendue.
Par Armel Mouanjo
L’on en sait un peu plus sur les convocations de la Président du Conseil d’administration du Réseau de défenseurs des droits humains en Afrique Centrale (Redhac) à la Division régionale de la Police judiciaire (Drpj) du Littoral et au Secrétariat d’Etat à, la défense (Sed). Rendu à la Drpj le mercredi, 22 janvier 2022, l’interrogatoire a duré près de 4h, entre 11h et 15h, précise l’avocate. Et d’expliquer. « On m’a posé des questions sur la base d’une plainte qui a été déposée par le préfet du département du Wouri contre moi, pour deux motifs. Il m’accuse de rébellion et de bris de scellés. Des questions extrêmement simples. J’ai nié les faits, parce que c’est faux. Ce qui tient lieu de scellé, c’est un bout de papier apposé sur la porte du Redhac et qui devait permettre de mettre tout le personnel dehors. Et on leur a dit que c’est le ministre de l’administration territoriale qui a ordonné ces scellés ».
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Selon la présidente du Redhac, « rien de ce qu’ils ont fait ce jour-là n’était conforme à la loi. M le sous-préfet est venu avec la police, ils ont apposé des scellés. Ils ont dit que c’est en exécution de l’arrêté du Minat du 06 novembre, mais, qui ne disait pas d’aller apposer des scellés ». Quand on exécute une décision de justice, explique-t-elle, tout est très précis ; les faits reprochés sont clairement libellés et les peines ou sanctions encourues également. « L’arrêté du Minat ne parle absolument pas d’apposer les scellés. Même pas de fermer le Redhac. Il dit qu’il annule l’association. La nullité du Redhac ne veut pas dire qu’on scelle le Redhac. Cette annulation est purement administrative, et ça veut dire que si on écrit désormais, on n’existe plus. Mais, cela ne veut pas dire qu’on n’a plus de locaux, que les locaux doivent être fermés ou scellés », clarifie l’avocate.
Atteinte à la sureté de l’Etat
Autre affaire pour laquelle Me Alice Nkom a été entendue, cette fois-ci, au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed), le lundi, 20 janvier 2025, la plainte déposée contre elle par l’Observatoire du développement sociétal (Ods) pour tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat, et financement du terrorisme. Là également, l’avocate a apporté des réponses aux questions qui lui ont été posées. « Je leur ai dit que je ne reconnaissais pas les faits, bien sûr. On m’a fait écouter une vidéo qui date de 2019. Mes enfants de la diaspora m’avaient invité en 2019 à une de leur AG à Munich. Ils ont enregistré une partie de mon discours et les enquêteurs et le plaignant disent que dans la vidéo, j’ai dit que j’ai beaucoup d’argent et ils ont pensé que cet argent c’est pour financer le terrorisme. Ce qui est absolument faux ».
Lire aussi : Affaire Redhac : Me Alice Nkom convoquée à la Police judiciaire mercredi
Pour ce qui est des suites probables réservées à ces affaires, « ils vont faire leur enquête. Ils m’ont entendue, mais également Mme Maximilienne Ngo Mbe, qui était aussi convoquée pour les mêmes motifs. A partir de ce que nous avons dit, ils vont convoquer les témoins. L’enquête va prendre forme et après ils vont renvoyer les résultats de l’enquête à M le procureur de la République, qui est leur patron, pour la suite qu’il lui conviendra de réserver à cette plainte de M le préfet », explique l’avocate.
Et si le Procureur de la République estime que le comportement de la Pca du Redhac est délictuel ou criminel, il va qualifier les faits. Et au tribunal, les deux parties vont débattre publiquement, contradictoirement avec les avocats, contre le Procureur de la République et le Préfet qui seront tous au tribunal. Des enquêtes vont également se poursuivre pour faire la lumière suite à la plainte de l’Ods contre la Pca du Redhac.
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