Kai-Kai : deux morts dans de violents affrontements fonciers entre deux villages

Une querelle de pâturages dégénère en bataille rangée entre Massa de Doreissou et Mousgoum de Dama dans l’Extrême-Nord, faisant par ailleurs une quarantaine de blessés.

Par Célestin Tabouli Succès

Le lundi 22 juillet 2024, en fin de matinée, une confrontation d’une rare violence a éclaté entre les habitants des villages de Doreissou, majoritairement issus de l’ethnie Massa, et ceux de Dama, appartenant pour leur part à l’ethnie Mousgoum. Ce tragique incident, survenu à Doréissou, dans l’arrondissement de Kai-Kai, département du Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord, a entraîné la mort de deux personnes. Près d’une quarantaine d’autres ont été blessées. Plusieurs d’entre eux sont dans un état critique. Alimenté par de longues tensions foncières, ce conflit a rapidement dégénéré en une bataille rangée. Les hostilités, commencées par une querelle entre deux familles des deux villages frontaliers. elles ont vite pris une tournure dramatique et s’est transformé en affrontements armés.

Armés de flèches, de lances, de machettes et de bâtons, les protagonistes se sont engagés dans des combats d’une extrême violence. Ce qui a plongé la localité dans le chaos. Le bilan officiel de ce nouvel épisode de violence intercommunautaire enregistrée dans cette partie du Cameroun est accablant. Du côté de Doreissou, on déplore deux décès et quatorze blessés. Lesquels ont été évacués vers les hôpitaux de district de Vélé et de Yagoua. Du côté du village Dama, treize personnes ont été blessées, dont deux grièvement, et transférées à l’hôpital régional annexe de Yagoua.

Arme de combat utilisée lors des affrontements

En guise de représailles pour leurs frères tués, les habitants de Doreissou ont incendié et vandalisé les boutiques des commerçants de Dama installées au marché de Doréissou, aggravant ainsi une situation déjà très tendue.

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Le Préfet du Mayo-Danay, Jean-Lazare NDONGO-NDONGO, s’est immédiatement rendu sur place avec son état-major pour tenter de rétablir le calme. Il a appelé les populations en conflit à renoncer à la vengeance. il a souligné la nécessité impérieuse de préserver la paix et la sécurité dans le Mayo-Danay. Des restrictions de mouvement ont été imposées aux populations des deux villages. Ceci afin de prévenir toute escalade de la violence.

Selon les témoignages recueillis sur le terrain, l’origine de cette discorde réside dans un champ destiné aux pâturages. La terre est exploitée par une communauté au détriment de l’autre. Cette situation conflictuelle, remonte à l’année dernière. Elle n’a pas trouvé de solution définitive de la part des autorités. Les ressources limitées et l’absence d’un règlement équitable exacerbent les rivalités, menaçant la cohésion sociale et la paix dans la région.